Delphine Castaing, Lo Gentilòme gascon, poème épique (dédié au duc d'Epernon) de Guillaume Ader (Lombez, vers 1567- Gimont 1638) médecin, écrivain et poète gascon.
Le Gentilòme Gascon de Guilhem Ader. La flamboyance de la voix gasconne en 1610.
En 1610 paraît Lou Gentilome gascoun, une épopée de 2690 vers rédigée en gascon à la gloire d’Henri IV, héros de la paix après des décennies de conflits.
L’œuvre de Guilhem Ader (né à Lombez en 1567 et mort à Gimont en 1638) est spectaculaire par son audace. Elle surgit, grandiose, dans un contexte de marginalisation de la langue occitane et met en scène, de l’enfance au sacre de Roi de France, l’éducation et les faits de guerre d’Henri IV.
L’auteur offre un regard précieux sur la Gascogne en ces temps complexes de guerres de religion : paysages, vie des humbles éprouvés par les combats, scènes de guerres et scènes de chasse ou équestres à travers lesquelles il se plaît à développer « lo naturau gascon ».
Ce poème exalté met en œuvre une écriture virtuose qui porte le rêve gascon, un rêve tant politique que linguistique.
Dédié au Duc d’Epernon, Lou Gentilome Gascoun rejoint finalement, et exceptionnellement en langue gasconne, le mythe littéraire des emblématiques Cadets de Gascogne.
Michel Salanié, Jean-Claude Pertuzé (Lectoure-1949-Valence-Drôme 2020) illustrateur de bandes dessinées, de publicités et surtout de contes gascons (contes de Bladé...).
Jean-Claude Pertuzé fait des études à l’école des Beaux-arts de Toulouse. En 1977, il se fait connaître du grand public par la publication, en bande dessinée, des Contes de Gascogne collectés un siècle plus tôt par son compatriote Jean-François Bladé. L’ouvrage rencontre un grand succès et sera réédité deux fois, en 1980 et 2000. De fait, le dessin de style hachuré et sombre, ses effets de type cinématographique et son talent pour restituer les ambiances fantastiques dans le cadre des paysages régionaux et des sociétés ancestrales le fera solliciter dorénavant par de nombreux auteurs folkloristes, par exemple Olivier de Marliave pour le monumental Panthéon pyrénéen (1990), Frantz-Emmanuel Petiteau pour Contes, légendes et récits de la vallée d’Aure (2006), ou Raoul Lambert dans le genre humoristique, pour Chroniques démoniaques et drolatiques (1987).
Pertuzé est également son propre auteur, toujours dans le registre folklore avec en particulier les quatre tomes de la saga des Chants de Pyrène (1981-1984).
Il portraitise de façon à la fois académique et moderne le fameux collectif Gloires de Gascogne et illustre, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française de nombreuses publications historiques remarquées.
Le deuxième domaine de prédilection de Pertuzé sera la littérature jeunesse et petite enfance, avec des contes mais également les thèmes classiques du genre : Histoire, aventure, nature...
Jean-Claude Pertuzé décède en 2020 avant d’avoir pu finaliser son projet d’Histoire illustrée de Lectoure, Lactorates, partiellement mis en ligne sur internet.
A la fin de la séance, nous assistons à la lecture du compte-rendu de l’ouvrage de Claudette Gilard-Fito, Marguerite, sage-femme de Mauvezin en 1900, I.C.N., Orthez, 2023, 328 p. par Hervé Alvado :
La profession de sage-femme n’a été réglementée en France qu’en 1892 afin d’éviter les nombreux décès que pouvaient provoquer l’ignorance et et le manque d’hygiène. C’est le Dr Fauqué, maire de Mauvezin de1884 à 1919, qui proposa à la jeune Marguerite d’aller s’instruire à Toulouse, et qui surtout convainquit les parents d’accepter sa proposition. Marguerite suivit donc pendant deux ans les cours qui étaient donnés à l’Hôpital de la Grave. Intelligente et déterminée elle obtint sans difficulté son diplôme en 1897, à l’âge de vingt ans.
C’est la vie de sa grand-mère que nous raconte ici Claudette Gilard-Fito. Mais ce livre n’est pas qu’une biographie, il est aussi un roman d’apprentissage, un roman d’amour (mais pas du tout à l’eau de rose), une chronique familiale et une belle évocation d’une communauté rurale d’autrefois. Les thèmes s’entremêlent sans heurts au cours d’un récit parfaitement maîtrisé.
Plusieurs scènes d’accouchement rythment le récit. Si ces scènes réalistes témoignent des qualités professionnelles de Marguerite, elles nous révèlent la triste condition de femmes souvent épuisées par des maternités répétées mais aussi ignorantes de leur anatomie, ou n’ayant aucune notion d’hygiène.
Heureuse dans sa vie professionnelle, Marguerite l’est aussi dans sa vie privée, même si elle a connu des épreuves. Mais ce livre, malgré tout, semble avoir été écrit dans l’allégresse, porté par le caractère vif et enthousiaste de l’héroïne. Le livre recourt assez souvent au dialogue, avec parfois des répliques en gascon, rapportées nous semble-t-il avec jubilation.