Au lendemain de la fête du cheval, retour sur un métier aujourd'hui quelque peu méconnu, celui de bourrelier.
Ce métier consistant à créer des pièces en cuir destinées aux chevaux et aux bovins était très répandu lorsque ces animaux faisaient partie du quotidien aussi bien pour le transport que pour les travaux des champs.
A l'époque, le bourrelier était principalement chargé de concevoir et d'assembler les longes, liens et autres harnais qui composaient l'équipement de l'animal.
A Vic-Fezensac, on en trouvait quatre après la Grande Guerre et ils avaient du mal à faire face à la demande de la clientèle !
En effet, les entreprises de transport de l'époque faisaient appel à eux, qu'il s'agisse de Mir, Couzier, Pegot, Faizas pour fabriquer et entretenir les harnachements des attelages.
Sur des chars tirés par deux ou quatre chevaux, ces entreprises transportaient les marchandises ou les personnes à la gare de Mouchan ou au port de Saint-Jean Poutge.
NR : ci-dessous les articles consacrés à ce sujet :
https://lejournaldugers.fr/article/64887-au-temps-de-lhippomobile
https://lejournaldugers.fr/article/65091-au-temps-de-lhippomobile-les-transports-couzier
Avec l'arrivée de nouveaux moyens de transport, les sociétés de transporteurs vont peu à peu disparaître et avec eux les bourreliers.
Il leur restait encore les toiles recouvrant les automobiles à entretenir et à remplacer mais ce n'était pas suffisant pour procurer du travail pour tous.
L'arrivée des premières moissonneuses-lieuses sur le marché agricole redonna un élan au métier pour la fabrication et l'entretien des toiles d'entraînement.
Mais l'arrivée de la moissonneuse-batteuse va mettre un terme à cette activité saisonnière.
Photo Sud-Ouest
Le dernier bourrelier à Vic était Henri Labérenne qui avait succédé à son père en 1935 au numéro 19 de la rue Raynal.
Comme il l'expliquait, il avait quitté l'école à 13 ans et dès le lendemain, il embauchait chez son premier patron à Condom !
A la fin de sa carrière, il fabriquait des sangles de cuir pour monter des sacs de blé aux silos vicois à l'aide du monte-charge électrique.
Aujourd'hui, on assiste à un retour de ces métiers disparus.
C'est ainsi que l'on peut préparer au lycée agricole de Mirande le CAP de sellier-harnacheur, un professionnel du cuir qui réalise ou remet en état les pièces de harnachement ou sellerie destinées aux équidés.
Une jeune taillandière s'est installée récemment à Vic-Fezensac : les vieux métiers renaissent !
Pierre DUPOUY