Au temps de l'hippomobile...

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La foire aux chevaux du 1er avril est l'occasion de revenir en arrière et d'évoquer l'époque de l'hippomobile !

Au début du siècle dernier, Ies foires au bétail étaient nombreuses à Vic-Fezensac.

Le bétail était amené par  les Touquadous, les ouvriers agricoles qui venaient avec une touquadère - bâton -, d'où leur nom.

Ils pénétraient dans la ville par les différentes entrées et chaque troupeau qui rentrait était béni par le curé du village.

L'hippomobile, le véhicule de l'époque : 

A l'époque, les chevaux étaient nombreux.

Lors de la réquisition pour la 1ère guerre mondiale, on dénombra dans le Fezensac 500 chevaux regroupés à Vic et dirigés sur Auch.

Les gens se rendaient à la foire en hippomobile.

Chaque propriétaire à l'époque avait son cheval et son attelage, c'était son hippomobile, son moyen de se déplacer au marché, aux foires, aux cérémonies familiales (mariage, première communion).

On l'attelait au char à bancs monté sur de grandes roues ferrées.

Sur la route, les conducteurs n'hésitaient pas à se lancer des défis  sur les routes empierrées et les roues cerclées de fer faisaient jaillir des étincelles sur la chaussée.

Il y avait parfois des accidents car, lorsqu' on doublait l'attelage du voisin, le cheval faisait un écart, prenait le bord de la route et le char à bancs versait dans le fossé.

Cette histoire de compétition amenait les gens à se doter d'un char à bancs qui allait le plus vite possible pour arriver en tête à Vic-Fezensac tout comme aujourd'hui on veut avoir la voiture la plus grosse possible et la plus rapide !

Quand on arrivait deux ou trois fois second, on vendait le cheval pour en acheter un  que l'on jugeait plus rapide

Lorsqu'on  arrivait à Vic-Fezensac, les chevaux étaient dételés le plus souvent sur l'esplanade de la place Mahomme.

Les voitures reposaient sur un support de fer, les brancards levés vers le ciel et les chevaux étaient hébergés dans des granges que des propriétaires louaient ou chez un ami qui lui les hébergeait gratuitement.

On compte qu'il y avait à cette époque 11 débits de vin et les transactions se faisaient autour de la petite bouteille de vin blanc.

Certains éleveurs avaient le soir de la peine à atteler les bêtes... Des gamins contre quelques piécettes, aidaient à atteler.

On raconte qu'un propriétaire s'endormit au bout de deux ou trois kilomètres, le cheval continua sa route et arriva jusqu'à son domicile sans le moindre accident !

Tous ces attelages qui arrivaient en ville créaient des problèmes de stationnement comme aujourd'hui les véhicules.

La municipalité avait été obligée de prendre des mesures pour le réglementer. Quelques exemples ci-dessous ...

Réglementation : 

1882 : la circulation des chevaux et voitures sur la voie publique est réglementée.

Elle est interdite pour la fête locale sur le RN124

10 janvier 1904 : à la suite d'une plainte déposée par un certain nombre d'habitants de la rue Victor Hugo, le conseil muncipal demande à l'agent de police de sanctionner les éleveurs qui laissent leur voiture devant les maisons de la rue  les jours de foire et marchés

Il est également porté à la connaissance des usagers par une affiche qu'il est interdit de trotter en ville

Il y avait aussi des  problèmes sanitaires qui faisaient l'objet de réglementation spécifique

1905 : considérant qu'un cheval est atteint d'affection farcineuse morveuse classée dans la catégorie des maladies contagieuses par le vétérinaire, le cheval appartenant à un marchand doit être abattu dans les 24 h

Plus curieux mais sans doute protégeant les bonnes moeurs en ne donnant pas de mauvaises idées, cet arrêté de 1919  : sont aussi interdits les jours de foire et de marché les accouplements des bêtes dans le périmètre  de l'octroi.

Celui-ci est permis à 200 mètres des limites de l'octroi sur la route de Vic à Auch

Plus près de nous, un étalon du service des haras qui stationnait une partie de l'année aux arènes fut au centre d'un échange de tracts lors d'une campagne électorale. On reprochait à la municipalité en place d'avoir laissé partir de Vic "le centre de remonte". On répondit alors que ce brave Rampono n'avait plus aucune jument à servir dans le canton....

Rendez-vous le 1er avril place Mahomme pour revivre un peu les foires d'antan ! Comme à l'époque, vous pourrez faire un tour en hippomobile !

Pierre DUPOUY

 

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