La foire aux chevaux de Vic approche. Elle se déroulera samedi 20 avril place Mahomme.
L'occasion de revenir sur nos pas en évoquant des histoires de cheval rétif, un fléau pour les vendeurs !
Certains mettaient en oeuvre des trésors d'ingéniosité pour contourner le problème !
Voici deux anecdotes concernant un maquignon rusé !
Un homme avait un don pour dresser les chevaux... et les vendre.
il avait acheté un cheval bon marché car il était rétif. Il avait fini par le dresser.
Seulement, avant de partir, l'animal avait besoin de marquer un temps d'arrêt plus ou moins long.
Un jour, un propriétaire vient lui demander un cheval. Il lui présente celui qu'il a réussi à dresser. Il lui prouve que la bête est brave, aimable et ils se mettent d'accord sur le prix.
Il ne reste plus qu'à l'essayer ! Et c'est parti pour une démonstration de la docilité de la bête.
Le vendeur propose de porter sa femme - de mèche avec lui - à une propriété qu'elle possède dans les environs.
Il lui demande d'aller rapidement se préparer. Elle monte dans sa chambre et de derrière le rideau, elle observe la bête attelée... Quand elle voit qu'elle marque des signes d'impatience, elle arrive vite...Le cheval rétif part. Le tour est joué ; le cheval est vendu un bon prix !
Le même maquignon avait acheté bon marché un cheval rétif. Il comptait sur son savoir-faire pour le dresser et s'en servir...
Au bout de quelques jours, il l'utilisait comme un cheval docile et bien dressé.
Mais cette bête avait un grave défaut : elle ne voulait obéir qu'à son maître ; placée dans les mains des autres, elle devenait têtue et ne voulait rien savoir.
Un jour, le maquignon la mène à la foire.
Un acheteur s'approche et examine la bête de la tête aux pieds. Le cheval est vendu 500 francs. On l'attelle et le vendeur prend les rênes et, sans ennui, ils font une promenade.
L'acheteur, content, demande de ramener l'animal à l'écurie.
Le vendeur ne demandait pas mieux et il s'empresse de regagner son domicile.
Le lendemain, il voit arriver l'acheteur qui, furieux, lui dit : "Votre cheval ne vaut rien, il est rétif et est encore à l'écurie de Montréal - où avait lieu la foire - je ne peux pas le faire démarrer !
- Si vous êtes maladroit, ce n'est pas de ma faute ! Allons à Montréal et vous verrez que le cheval partira... " rétorque le vendeur.
A Montréal, le vendeur attelle le cheval, grimpe sur le siège du char à banc et hue ! au premier commandement, la bête part.
Il s'adresse à l'acheteur : " Je veux bien vous le reprendre mais pas au même prix. Vous l'avez déprécié par votre maladresse et je ne pourrai plus le vendre;
Si vous voulez, pour 250 francs, je reprends l'animal et l'affaire est rompue. "
L'acheteur accepte l'offre et le vendeur ramène son cheval après avoir gagné 250 francs, somme importante à cette époque.
Un mois après, à la foire de Vic, la même histoire se reproduit.
Le cheval vendu deux fois a rapporté gros à son propriétaire.
L'histoire s'étant ébruité, il le vendit à un voiturier de Mirande en déclarant son défaut. En l'attelant avec deux autres, on réussit à s'en servir....
Pierre DUPOUY
Photo titre: la foire de Vic en 1976