Comme dans la chanson d'Aznavour "Ils sont venus ils sont tous là quand ils ont entendu ce cri, elle va mourir la mamma", Il n'y avait pas eu de cri car les douleurs sont muettes quand Yves Soufflet était décédé dans la nuit de mercredi a jeudi, entouré des siens dans sa ferme de Belloc là ou il avait toujours vécu, qu'il n'avait quittée que pour le passage obligé du service militaire en Algérie mais les nombreux amis faits au long de sa vie professinnelle ou sportive avaient été vite avertis qu'ils ne le verraient plus jamais. Vendredi après midi à la petite église de Belloc un grand nombre d'entre eux étaient présents pour accompagner le dernier voyage de leur parent, de leur ami, de leur copain, Yves.
Il était tout à la fois pour beaucoup, le parent de ses deux sœurs aînées jumelles Yvette et Luciane de leurs conjoints de toutes leurs descendances, des siennes aussi que sont Nathalie et Jérôme nés de son union avec Françoise, de ses cinq petits enfants dont deux pratiquent le rugby au sein de l'U R B R , il en était très fier. Paisible, convivial il ne fermait sa maison a personne, toujours prêt a rendre service, des le matin le café attendait les voisins, souvent une garbure dont il était le spécialiste régalait un passager connu de longue date.
Il était resté le copain, l'ami de tous ceux qu'il avaient croisés au long de sa vie de paysan ou de rugbymen . Né dans cette ferme de Belloc le 12 mars 1941 il y avait travaillé durement s'était fait par le labeur manuel et journalier car la mécanisation n'était pas encore arrivée, un corps de colosse, il était aussi un commerçant dans l'âme à cette époque ou le maquinionage avait cours, il fréquentait avec plaisir les marchés de Rabastens, les foires du Pays-Basque. Comme tous les jeunes du canton il avait signé a l' U S Plaisance Rugby ou il était devenu un pilier droit extraordinaire, craint, mais respecté dans tout l'Armagnac-Bigorre, un jour de championnat de France a Lectoure contre Blagnac, Walter Spanguéro spectateur présent, impressionné, par ses qualités,lui avait proposé de venir jouer avec lui, Yves flatté peut être mais resté lucide, avait regagné la ferme de Belloc la ou était sa famille, près de ses amis,.
Après le rugby la vie avait continué avec le travail rythmé par les saisons, l'amitié nouée sur et autour des terrains était restée vive, fidèle, solide. Malgré sa robuste constitution, la maladie l'avait rattrapé, amoindri, il se faisait plus rare au stade le dimanche, peu a peu la mal a pris le dessus , malgré tous les soins médicaux, ceux de son épouse, de sa famille, il s'est éteint tout doucement lucide et serein jusqu'au bout. Tous les visages étaient graves vendredi lors de son dernier voyage, ses amis du rugby s'étaient retrouvés, pour l'accompagner, Tonton Lemaitre était venu de Sainte-Bazeille, Max Leblanc et René "Ricardo" Abadie de Tarbes, "Tinotte" Rossi de Maubourguet, Christian Pages de Castelnau-d'Auzan, Bernard Landes d'Artagnan, les autres Peter Thieule,Gérard Castet, Jean-Paul Forment, Alban Brethes, Yves Chauvin, "Nounours" Lasnaveres, Paul Bonnet, Michel Pagès, Marcou Peres, Max Maisonneuve,Jacques Dupouy,Jean-Claude Vacquier, Jean-Luc Leblanc, Robert Abadie, ils voulaient par leur présence témoigner a sa famille combien eux aussi étaient tristes, comme l'étaient tous ceux qui l'avaient connu.
Marcel Lavedan .
