Le temps des lauriers...

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Pour les chrétiens, le dimanche des Rameaux précède d'une semaine le dimanche de Pâques  et marque l'entrée dans la semaine sainte.

Ce jour-là, les chrétiens célèbrent l'entrée triomphale de Jésus-Christ à dos d'âne dans Jerusalem accueilli par une foule brandissant des rameaux - des branches coupées aux arbres - et déposant des vêtements sur son passage.

Si bien des traditions disparaissent, celles qui ont pour fondement des pratiques religieuses survivent encore au bouleversement du monde moderne.

Je me souviens que le dimanche des Rameaux,  ils étaient encore des dizaines à sortir de la petite chapelle rurale ou de l'église du chef-lieu avec à la main la branche du laurier béni.

Le laurier faisait partie dans notre région des arbres plantés sur le patus de la maison côté ouest avec des ormeaux gigantesques qui protégeaient des forts ben de ma ( le vent dominant qui souffle de l'Atlantique).

Chez moi, il n'y en avait pas, aussi, la veille de la fête des Rameaux fallait-il aller couper une branche au laurier du presbytère.

Je n'ai jamais compris pourquoi on ne pouvait faire cette opération le matin même à l'heure de la messe. Je crois que faire le chemin sans sa branche de laurier à la main était inconvenant lors de la rencontre des voisins.

Il y avait foule ce jour-là dans la petite église, même la tribune plus ou moins branlante était occupée.

Je me souviens encore que le prêtre du haut de sa chaire où il montait exceptionnellement compte tenu de l'assistance ne manquait pas d'en faire la remarque et de signaler qu'il y avait messe tous les dimanches !  Il  bénissait tout de même tous les rameaux même ceux des "paroissiens d'exception".

De retour à la maison, on procédait à la distribution du laurier béni dans les différentes pièces y compris et même en priorité dans les étables.

Ma grand-mère en coinçait un derrière le crucifix portant bénitier.

La veille de Pâques, elle allait chercher sa provision d'eau bénite. Laurier et eau bénite protégeaient la maisonnée.

J'ai entendu raconter que les jours d'orage, il était fréquent de tremper une branche de laurier dans l'eau bénite et d'en asperger les murs en dessinant une croix.

Il arrivait aussi que quelques feuilles finissent dans un civet de lièvre, ce n'était pas un sacrilège, quand on en faisait remarque à ma grand-mère, elle assurait qu'elles effaçaient ainsi le péché de gourmandise !

Pierre DUPOUY 

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