Pierre Foret, notre ornithologue attitré de Rozès, a rencontré ce week-end Perry Taylor lors de la manifestation littéraire "Les mots d'hiver" organisée par l'association Confluences de Rozès et les associations Bonas Arts et Nature et Bezolles Culture et Loisirs pour tous.
Il partage avec nous ses échanges avec le plus gascon des Anglais !
"Le Gers me rappelle la province de Cotswolds" m’indique Perry Taylor, le dessinateur humoristique anglais, une chaîne de collines vallonnées du sud-ouest de l’Angleterre désignée comme beauté naturelle du pays.
Avec son œil vif bleu et son accent british, il roulerait presque les R à la gasconne.
Normal, il était sur les hauteurs de Rozes le week-end dernier pour présenter ses dernières gasconnades.
Cela pour la grande joie de l’association culturelle « Confluences « présidée par la dynamique Pascale Heurtier fraîchement nommée présidente.
Perry Taylor a traversé la Manche il ya plus de vingt ans après un "burn-out".
"Je devenais dépressif à force de dessiner des pubs pour Renault ou Nissan. Avec les vies stressantes de Londres ou d’Amsterdam.
J’ai dit STOP. Fatigué de collaborer pour ces gros industriels. J’avais le sentiment de « prostituer » mes créations dont je n’étais pas consommateur !
« Avec mon épouse, nous avons traversé la Manche pour nous installer dans le Gers du côté de Marciac . Et j’ai commencé par reprendre ma plume et croquer mes voisins. Cela fait vingt ans que ça dure.
Pierre : C’est en vous perdant dans les vallons que vous avez trouvé l’inspiration ?
Perry : J’aime le style de vie. Les gens prennent le temps au temps. Ils savent bien faire la bringue. C’est convivial et moi je suis un bon vivant.
Pierre : Pourquoi le Gers ?
Perry : On cherchait en Dordogne mais dans ce département les blagues sur les Anglais sont rudes. J’aime les paysages du Gers, ça me rappelle aussi Oxford dans les années 60. Les tracteurs, le cochon qu’on tue, les marchés et leurs odeurs avec les canards. Rien n’a changé aujourd’hui ! La couleur de la pierre blonde aussi.
Pierre : Avez-vous un lieu précis pour puiser cette inspiration ?
Perry : J’observe le comportement des gens au marché, leurs expressions, sur une terrasse de café où j’attrape des anecdotes ici ou là. Les marchés horticoles, les foires ou les clubs de rugby.
Pierre : L’entente cordiale est respectée ?
Perry : Oui of course ! Même au rugby durant le « crunch » entre « roastbeef et frogs
Petite parenthèse : Perry Taylor n' habite pas très loin du village de Toto Dupont !
Pierre : Pourquoi l’encre de Chine ?...
Perry : A l’origine c’est mon grand-père qui m’avait initié à cet art graphique. Puis je l’ai travaillé au collège et ensuite aux Beaux-Arts. Mais j’ai toujours utilisé le feutre pour les agences de publicité.
Pierre : Quels ont été les premiers essais dans le Gers ?
Perry : Les maisons en torchis ou en colombages et les arcades de villages. Mais très vite la couleur s’est imposée avec la demande des éditeurs.
Pierre : Votre plat préféré ?
Perry : Hmmm…ça dépend. Le magret mais pas tous les jours. J’aime bien le jambon noir de Bigorrre. Super bon ! Le confit de foie. Des fois. Et la garbure."
Perry Taylor loue une petite grange depuis 13 ans à Marciac où il expose ses gasconnades durant le festival de Jazz Marciac où il vient juste d’ouvrir une galerie d’art ouverte le mercredi matin jour de marché. Et les week-end "s’il fait beau".
Perry Taylor est intronisé auprès de la confrérie du cochon noir de Bigorre et de la Compagnie des Mousquetaires à Condom.
Il planche en ce moment sur une collection de dessins réalisés depuis deux ans et qui fera l’objet d’un nouveau livre bientôt.
L’Anglo-Gascon expose régulièrement au château de Lavardens. Ses livres et ses cartes postales sont représentés dans 150 points de ventes sur tout le Sud-Ouest sans oublier son site internet perrytaylor.fr
Adishatz Perry !
Perry Taylor explique aux visiteurs son challenge pour décortiquer le patois gascon
Texte et photos : Pierre Foret