Chloé Moglia exploratrice de la « suspension », une discipline dont elle fait son art, fait ici d’un grand tableau noir son nouveau terrain de jeu. Avec la compositrice multi-instrumentiste Marielle Chatain, elles donnent vie à un poème sonore et graphique à quatre mains qui compose et recompose une grammaire poétique, à corps et à craie. « Danseuse, chorégraphe, acrobate, artiste de cirque et dessinatrice, elle a réinventé l’art de la suspension. Poétique et onirique, sa pratique nous amène à voir le monde autrement. » France Culture
Poème sonore et graphique à quatre mains, dans un environnement musical joué en live, L’Oiseau-Lignes compose et recompose une grammaire poétique. À corps et à craie. Cette opération malicieuse fait bouger les lignes et nous suggère de douter de ces évidentes oppositions entre le lourd et le léger, la surface et le trait, le haut et le bas. C’est mettre l’être à la renverse et voir le monde autrement.
Marielle Chatain, aux machines, tissent des lignes musicales. Chloé Moglia manipule des craies blanches sur fond noir, dessinant des motifs en suspension. Hauteur et verticalité croisent des horizons linéaires. La durée est scandée par les inspirs et expirs des deux forces en présences. Les fluides atmosphériques dans lesquels nous baignons, baignent aussi en nous. C’est le monde de l’air et des songes, de la légèreté et de l’absence d’appui. Un monde de l’imaginaire que peuplent les oiseaux - tels qu’on les imagine.
Il y a dans cette légèreté fluide quelque chose de l’enfance, d’une forme de liberté de mouvement et peut-être de l’innocence. L’enfance renvoie au temps. Passé, présent, futur. Mystère fuyant de « la fine pointe du présent ». Le temps renvoie à l’espace, où les lignes sont courbes, nécessairement. Le long de ces lignes passent encore quelques oiseaux. De moins en moins.
Mardi 24 octobre 20h30 - mercredi 25 octobre 14 heures
© c alain monot