Marcel Laurent, le missionnaire oublié du rugby gersois

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En pleine coupe du monde de rugby, il convenait d’évoquer l’une des figures marquantes du sport-roi local, figure qui semble avoir été oubliée, peut-être pas de certains Gersois mais de la plupart de ceux qui s’intéressent en France à l’histoire du ballon ovale : l’Auscitain Marcel Laurent (1909-1998), qui a traversé le XXe siècle en vouant sa vie au rugby.

Justice a été rendue mercredi par Pascal Geneste, directeur des Archives départementales, lors de la séance mensuelle de la Société archéologique du Gers.

D’origine modeste, Marcel Laurent intègre l’École normale en 1924 et débute trois ans plus tard une double carrière d’instituteur et de rugbyman, la seconde prenant rapidement le pas sur la première et l’entraînant à quitter le Gers pour le Tarn-et-Garonne et le Lot-et-Garonne. Instituteur à Simorre puis à Villefranche-d’Astarac, il joue au Football-club auscitain de 1928 à 1935 et devient le premier international fourni par le club. Muté à Golfech pour pouvoir évoluer à Valence d’Agen (1935-1938) puis à Agen (1938-1943), au plus haut niveau, il poursuit sa carrière comme entraîneur et remporte avec Agen le doublé Championnat-Coupe de France en 1945.

En 1948, il quitte l’instruction publique pour la fédération française de rugby. Membre du comité de sélection, il accompagne durant vingt ans les tournées de l’équipe de France dans l’hémisphère sud, dirigeant la plus glorieuse d’entre elles, celle en Afrique du Sud de 1958 qui lui vaudra la Légion d’honneur. Ami d’Albert Ferrasse et de Guy Basquet, il devient vice-président de la fédération en 1966 et le demeure jusqu’en 1984. Auteur de mémoires intitulés Mon cœur est ovale, il assistera à l’évolution du rugby français sous l’ère d’un autre Auscitain au caractère bien différent, Jacques Fouroux.

Épicurien, de constitution robuste, celui qui était affectueusement surnommé « Marcelou » est parti discrètement à près de 90 ans. Ceux qui ne l’ont pas oublié éprouvent un profond respect non seulement pour sa personne, mais pour ce qu’il a apporté au rugby au niveau local et national. Il est heureux que « La Grande Collecte » initiée par les Archives départementales ait offert de constituer un fonds d’archives privées ‘Marcel Laurent’ qui rend désormais grâce à son action.

Il sera en grande partie mis en valeur lors de l’exposition Du coq à l’âme qui sera présentée en fin de semaine prochaine.

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