Les fêtes de la Saint Matthieu, une tradition de presque deux siècles !

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Revenons sur nos pas...

Mais que vient faire ce Saint Matthieu à Vic-Fezensac où nous avons déjà un Saint-Pierre qui nous convient parfaitement ? Et Saint-Pierre se fête en juin.

Revenons sur nos pas...

En 1841, le maire de Vic-Fezensac, Etienne Maravat, a décidé de « voler » la date de la Saint Matthieu qui était la date de  la fête à Marambat !

En effet, il savait qu'à l'automne les collines de Vic-Fezensac étaient couvertes de vignes et de nombreux Espagnols traversaient les Pyrénées pour venir vendanger dans la région ; c'était l'époque où l'on utilisait sécateurs et hottes et non des machines.

Pendant presque deux mois, la population augmentait.

Cela apportait  à la commune un bol d'oxygène pour le travail mais aussi parce que ces nouveaux venus se mêlaient à la vie locale et donc aux festivités.

A cette époque, pour la Saint Matthieu, il y avait deux bals, un place du grand café et un autre au pont d'Etigny et les deux endroits étaient noirs de monde qui s'amusait et dansait.

A la population locale, s'ajoutait cette population nouvelle qui d'ailleurs restait parfois ici et s'établissait dans la région.

Cette fête de la Saint Matthieu était une fête importante qui durait 4 jours avec des courses de chevaux, des concerts et surtout trois courses landaises, dont deux le premier jour et une pour fermer la fête.

La course landaise était dans le pays une manifestation phare car les gens aimaient bien cette confrontation entre l'homme et l'animal, une tradition qui existait depuis le Moyen Age.

Quand on menait du bétail à l'abattoir, les jeunes dans la rue écartaient ou sautaient la bête qu'on lâchait dans la rue.

En raison de nombreux accidents, l'évêché prit des mesures d'excommunication.

Comme ces encierros sauvages se poursuivaient, en 1750,  l’intendant d’Etigny décida d'autoriser cette activité à condition qu'elle se déroule dans un lieu fermé, c’est-à-dire dans une arène.

Les paysans se mobilisèrent pour former sur la place du village ou le champ de foire une arène à l'aide de charrettes mises en cercle.

Puis les villes construisirent des arènes en bois.

Une fut construite à Vic, place du Foirail. Il y avait un ruedo pour le spectacle et des bancs sur 2 ou 3 rangs.

On accédait aux bancs par l’intérieur.... On ne peut pas dire que la sécurité était assurée !

On passa alors à la construction d'arènes en dur.

Ces courses landaises étaient des moments importants dans la fête, on parlait d'ailleurs de « courses de toros », une dénomination qui leur donnait plus de prestige !

Dans une lettre de 1913, un Vicois invite ses cousins à assister à une course de toros alors qu'il ne s'agissait que de courses landaises !

Les vaches arrivaient aux arènes conduites à pied par des toucadous.

On les mettait en réserve dans une grange qui occupe l'angle de la place Mahomme. On allait les voir par un trou de la porte tout en restant prudents car elles étaient agitées !

A l'époque, les troupeaux étaient détenus par de riches propriétaires qui avaient aussi une cuadrilla rattachée au troupeau

Aujourd'hui un jeune écarteur peut devenir ganadero, c'est le cas de Jean Aiguillon dont on retrouvera les bêtes dans les arènes dimanche après-midi à 17 h pour un spectacle mêlant course landaise et jeux taurins.

https://lejournaldugers.fr/article/69772-la-ganaderia-aiguillon-dans-les-arenes-vicoises-dimanche

Une cuadrilla en 1930

Pierre DUPOUY

Photo-titre : les arènes en bois place du Foirail 

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