Un concert-hommage à la cathédrale Saint-Pierre !

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Le duo « Ỗ fil de l'air » composé d'Angélique Lézin (flûte traversière) et Christophe Bouhier (orgue), emporta le public vers d'autres cieux.

Mardi 22 août, le concert débuta par un hommage à Anton Stiller. L'organiste tenait les orgues d'Auch, de Condom et de Tarbes. Très actif dans ces trois villes, il prit en charge, entre autre, les animations musicales pour les élèves du collège Saint-Exupéry de Condom. Pendant plusieurs années il réussit à initier et éclairer les enfants sur les immenses possibilités de ce merveilleux instrument. Donc l'Andante Cantabile de Charles-Marie Widor résonna dans l'édifice religieux. La mélodie interprétée à la flûte avec ses doux trilles, s'éleva avec grâce sous les voûtes du vaisseau de pierre comme l'âme du regretté Anton Stiller.

La sonate en sol de Gaetano Donizetti, à l'origine pour flûte et harpe, se fit entendre. Son ravissant thème, accompagné principalement d'arpèges, enveloppa avec suavité les êtres présents à l'événement.

Un petit tour vers l'époque baroque ! Les musiciens exécutèrent « Les Sauvages » des Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau. Ils jouèrent leur partie avec habileté et réussite. En effet, l'orgue remplaça admirablement bien l'orchestre.

Une énième version très déjantée de la valse op. 69 n°2 de Chopin vint poser une pointe d'humour dans l'atmosphère estivale !

Theobald Boehm, le génie de la flûte traversière, fut à l'honneur avec « Souvenir des Alpes ». Angélique Lézin était aux anges avec ces mélodies enchanteresses, ces passages de virtuosité. Même les aigus les plus hauts perchés demeuraient justes et beaux. Que de délicatesse ! L'organiste charmé, poursuivit son accompagnement sans problème.

Un petit bout de variété française jaillit de la tribune : « Il est 5 heures... ». Cette chanson de 1968 de Jacques Dutronc n'aurait peut-être jamais connu le succès sans les improvisations de Jacques Lanzmann. Splendides traits de flûte très difficiles à réaliser !

« Echo » suivit : une élégante composition de Christophe Bouhier. Le compositeur s'inspira d'un écrit de la poétesse anglaise Christina Rossetti : Echo. Ce texte évoque la nostalgie et la mélancolie d'une femme qui attend son amant. Celui-ci a disparu il y a bien longtemps, elle souhaite vivement son retour. Le timbre velouté de la flûte voguait au-dessus des belles harmonies de l'orgue. D'un tempo à un autre, un brin d'agitation, une once de colère, puis la pièce recouvre le calme !

Le Merle blanc op. 161 d'Eugène Damaré vint chanter l'amour à nos oreilles. Ce flûtiste-compositeur eut la plume généreuse. Ses œuvres portent souvent des noms d’oiseaux. Angélique Lézin badina avec ce morceau bien épineux. Elle l'aborda au piccolo avec sang-froid et prestige. Les aigus rebondissaient sur toutes les parois du bâtiment, avec une légèreté inouïe, extraordinaire, incroyable.

Le public demanda un bis. Il obtint le Boléro de Demersseman. Lui aussi nécessite de la virtuosité, de la vélocité et du talent !

Ces musiciens firent vivre d’exceptionnels moments d'émotion au public. Ce dernier avait bien saisi la difficulté des partitions. A la sortie, plusieurs personnes ébahies expliquaient leur admiration. Ce qu'elles ne savaient pas : là-haut à la tribune, une chaleur épouvantable avait envahi les lieux. Les pauvres artistes arrivèrent rouges mais heureux. Le bonheur se lisait dans leurs yeux.

Magnifique concert ! Bravo !

S.V

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