Vespérales : Jérôme Chabert maître à bord !

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Sylvie Verdier revient  sur la soirée musicale du 1er août :

"Désormais, Condom doit mémoriser le nom de Jérôme Chabert. Il était le commandant de bord mardi premier août !

Il arriva sur la piste avec une suite allemande de J.S. Bach. Tout se déroula avec sérénité. Le prélude, l’allemande, la courante, la sarabande, le menuet et la gigue se succédèrent. Le toucher précis de l'artiste maîtrisait sans problème son tableau de bord : claviers, registres et pédalier. Pourtant, certaines danses comme l'allemande cachaient de grandes difficultés ! Il nous présenta le beau thème de la sarabande de façon merveilleuse. Monsieur Chabert fit preuve d'un véritable talent tant la gigue finale exigeait de vélocité. Bien d'autres points tout aussi épineux attendaient notre musicien qui ne se laissa pas piéger !

Des extraits du livre d'orgue de Louis Marchand charmèrent nos oreilles : Fond d'orgue (lent et profond), Tierce en taille (avec son côté espiègle) et Plein jeu (comme son nom le dit utilisait tout l'orgue). Trois courtes pièces pour l'office parfaitement jouées par Monsieur Chabert !

De retour avec Bach, nous eûmes la chance de pouvoir ouïr l'air de la suite n°3, originellement composée pour orchestre à cordes et clavecin. Cette musique fut moultes fois massacrée dans les années 60 par des Loussier ou Procol Harum, conséquence positive de ceci : tout le monde connaît cet aria. Jérôme Chabert nous le présenta avec respect, talent et en bonne intelligence. Six minutes supplémentaires de pur bonheur !

Ensuite nous quittâmes l'époque baroque pour nous envoler vers le romantisme avec Louis-James Lefébure-Wély . On dit que le Tout-Paris se précipitait à l'église Saint-Roch à la fin des offices pour profiter de ses improvisations bien profanes ! Cela ne plaisait pas beaucoup au curé de la paroisse ! Nous, dans la cathédrale Saint-Pierre, nous avons écouté religieusement « Communion » et « Andante Chœur de voix humaines ». Notre sublime organiste nous les présenta sans anicroche, sans défaut, sans imperfection. Les bons registres se manifestèrent pour imiter la voix humaine.

Monsieur Chabert termina le concert par une de ses improvisations. En effet, tout organiste digne de ce nom, doit généralement conclure par un exercice de ce type.

Ce genre de pièce musicale constitue une discipline à part entière enseignée dans les conservatoires. Tout un discours musical très varié tel une conférence de notes retentit à nos tympans. L'ensemble des registres conversaient avec une multitude de tempi, de nuances et de rythmes. Ils défilaient sous les doigts et les pieds de Jérôme Chabert. Nous étions interpellés et surpris à l'orée de chaque phrase musicale. Un imposant plein jeu vint s'emparer de toute la cathédrale quand soudain nous pressentîmes la fin arriver mais une délicieuse cadence évitée nous relança vers une conclusion tout aussi brillante et magique. Tout le monde était aux anges : l'organiste et l'auditoire. Un moment de félicité partagé !

Le public ne ménagea pas ses mains pour applaudir ce virtuose qui le méritait sans aucun doute.

A la fin du spectacle, nous n'entendions que des compliments sur Monsieur Chabert, les mélomanes exprimaient leur joie et leur bonheur d'avoir pu assister à ce remarquable concert !

Merci Maître ! Merci au public !

La semaine prochaine, mardi 8 août, un autre genre musical va rebondir sur les pierres de notre cathédrale. Ces prochains artistes, vous les aimez bien, alors n'oubliez pas notre rendez-vous avec Gérard Siffert à la trompette et Christophe Bouhier à l'orgue. A bientôt ! "

Sylvie Verdier 

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