Le collège de Vic-Fezensac, ainsi qu'une place de la ville portent le nom de Gabriel Séailles.
En effet, il y a quelques années, pour mettre fin à des problèmes de portage de courrier, le conseil municipal choisit de baptiser ainsi le collège et l'ancienne place du marché aux cochons dans le quartier du Barry.
Samedi 15 juillet, lors d'une causerie de Gilbert Van de Louw organisée à la Chapelle de Las, il sera question de Gabriel Séailles.
Mais qui était cette personnalité d'origine vicoise ?
Nous vous en parlions déjà en 2019.
Gabriel Séailles était un philosophe né à Paris en 1852 et mort à Barbizon en 1922.
Il s’est particulièrement intéressé à l’art, a participé à la campagne en faveur de Dreyfus, a contribué à la création de la Ligue des Droits de l’Homme et à la naissance des universités populaires.
Le 18 mai 1913, Gabriel Séailles retrouva ses racines sur la terre de ses aïeux.
Ils habitaient au lieu-dit Au Petit.
Il souhaita leur rendre hommage au cours d’une conférence intitulée « La leçon des ancêtres ».
Tout Vic était là, on avait abandonné les travaux des champs - pourtant en retard en raison de la pluie - pour venir écouter un des « siens ».
Gabriel Séailles qui avait chaire en Sorbonne, commença ainsi sa leçon :
« La petite patrie dont nous ne sommes jamais déracinés, nous est intérieure ».
Il parla avec chaleur de son grand-père surnommé « Lou Guerro » en raison de ses campagnes napoléoniennes. « Un homme, dit-il, qui faisait partie de ces petites gens qui n’ont pas d’histoire mais qui portent sur leurs épaules le lourd poids de toutes les charges et permettent par leur labeur silencieux et continu toutes les grands choses : art, lettres, sciences »
Il expliqua l’ascension de son père qui, petit paysan sans instruction ni argent, décida d’être médecin.
Lors de son départ à Paris, à pied, son père, Lou Guerro, l’accompagne un bout de chemin et lui dit : « Adiou, que seras medéci quan serei archebesque d’Auch » (tu seras médecin quand moi, je serai archevêque d’Auch)
Il devint médecin.
« C’est le génie ardent du Midi, expliqua Gabriel, qui a soutenu mon père dans son étrange aventure et fait de lui un héros de la volonté »
L’œuvre de tous
Le choix de Gabriel Séailles semble excellent pour un établissement qui a pour mission de former les hommes de demain car voici la définition qu’il donna de la démocratie lors de sa conférence :
« Elle apparaît comme l’effort progressif vers une société où chaque homme puisse s’élever à la dignité de la conscience et de la personne humaine, vers une civilisation qui ne soit plus l’œuvre de tous au profit de quelques-uns mais à laquelle tous, à des degrés divers, soient appelés à participer comme tous sont appelés à collaborer »
Il invitait les hommes à créer eux-mêmes la justice au lieu de l’attendre. Il débaptisait la providence et le miracle et les remplaçait par le progrès et la révolution.
« Comme le paysan qui ne se contente pas de chanter les blés d’or, l’homme doit préparer cette moisson de justice, il doit en être l’artisan ».