"Revenons sur nos pas" : découverte d'un four tuilier sur le plateau sportif

entrée du four 2.jpg

Comme tous les dimanches, nous retrouvons notre rubrique "Revenons sur nos pas".

Revenons 50 ans en arrière à Vic-Fezensac.

"Toc toc, on frappe à ma porte. Je me retrouve face à un grand gaillard la barbe bien taillée.

« Tu ne me reconnais pas , me dit-il, je te dis tu car quand nous étions sur le pré, on pouvait se tutoyer !

- Je te reconnais, tu es un ancien deuxième ligne des cadets !

- Et oui, je suis à la retraite et je viens de m'installer dans la maison de mes grands-parents. Et je te porte quelque chose !"

Il sort enveloppé dans du papier journal une brique sur laquelle est écrit « Vic »

"Cela te dit quelque chose ?

- Oh oui, il s'agit d'une brique trouvée dans le  fameux four tuilier découvert par l'entreprise qui aménageait le plateau de sport en face du gymnase.

On m'avait averti et nous étions allés avec la classe voir ce fameux four tuilier. »

Les souvenirs mutuels reviennent alors.

C'est l'alandier qui avait été découvert en premier, cette sorte de tunnel qui conduisait au puits de cuisson.

L'entrée de l'alandier étant étroite, c'était le plus petit de la classe qui y était entré !

En sortant, il nous avait décrit un endroit aux parois noires de suie puis une sorte de grande marmite plus grande que celle utilisée par sa grand-mère pour la graisse !

Il avait ramené quelques morceaux de brique ramassés par terre et nous avait dit qu'il y avait là deux ou trois barres de fer en travers.

De retour en classe, nous avions consulté un spécialiste de la question qui nous avait expliqué:

« Le tunnel, c'est l'alandier et le reste le bassin de cuisson pour les briques.

L'alandier était creusé sous la terre. Ensuite on plaquait de la terre glaise mélangée à du gravier sur les parois. Avec la chaleur, ce mélange devenait dur comme du roc.

La couche de terre réfractaire etait épaisse – 22 cm pour le modèle qui nous intéresse.

Dans le bassin de cuisson, on installait les briques sur deux étages posées sur les barres de fer.

On bourrait l'alandier de bois sec, on mettait le feu et la chaleur  séchait les briques qui étaient dans le four. »

Autrefois, c'était les paysans qui fabriquaient les briques sur leur exploitation.

Moulées en argile dans un cadre rectangulaire, elles étaient ensuite posées sur les barres de fer dans un four tuilier comme celui que nous avions découvert.

Nous comprenons pourquoi certaines des briques comportent des traces de doigts et de clous de soulier ou des inscriptions comme  celle que m'avait ramenée mon ancien élève.

Ces briques étaient fabriquées en petites quantités pour des constructions secondaires dans l' exploitation.

Pour les quantités plus importantes, cela se faisait dans des tuileries comme à La Téoulère.

Après nous avoir laissé prendre quelques photos pour immortaliser les vestiges, l'entreprise a poursuivi son travail de nivèlement du terrain et le four a disparu.

Reste cette brique que mon ancien élève me laisse en souvenir : « Elle te sera utile car je vois que ton bureau est comme par le passé recouvert de papiers !

Elle les retiendra face aux courants d'air ! »

Entrée de l'alandier dans le puits de cuisson 

Pierre DUPOUY

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