L’association DNA prépare la grande fête du dépiquage à l’ancienne prévue comme chaque année le 15 août. Commençons par faire les moissons , c’est ce que viennent de faire les bénévoles, dans un champ de blé semé à cette intention , près du village.
Et c’est une vraie moissonneuse-lieuse des années 30 qui a fait ce travail, marque Mac Cormick Deering qui a travaillé dans nos campagnes jusqu’aux années 60, du matériel exclusivement importé des USA. Soigneusement remisée toute l’année, c’est un véritable objet de collection en état de fonctionnement même s’il vaut mieux avoir à sa disposition du matériel de bricolage car il n’est pas rare que quelques boulons rongés par la rouille finissent par céder . Souvent un moreceau de fil de fer suffit pour aller un peu plus loin !
Seule concession à la modernité par obligation , pas de paire de bœufs pour la tirer mais un tracteur qui lui-aussi collectionnait les heures de travail. Avec ce matériel, il faut deux hommes, l’un pour conduire le tracteur , l’autre pour actionner la moissonneuse- lieuse qui arrive à faucher 50 ares en une heure. Les bénévoles, en bleu de travail et « marcel », chapeau de paille sur la tête, ont tous un âge certain, ce qui ne les empêche pas de monter avec une jeunesse retrouvée sur l’engin. Pas de problème en ce moment pour travailler par temps sec, la rosée ne tient pas longtemps ! Ils ont appris à travailler toujours avec le "temps" quelq qu'il soit , aussi la canicule ne les effraient pas!
Des sortes de pâles rabattent les épis vers la lame de coupe fraîchement aiguisée , avant de tomber sur trois toiles élévatrices bien spécifiques avec chacune leur rôle : récupérer les épis et les tiges, les entraîner vers la lieuse et former les gerbes, liées par du sisal . Les arrêts sont fréquents, il vaut mieux vérifier les disfonctionnement éventuels régulièrement Ici pas question de faire des meules sur place , les gerbes étaient ramassées sur une remorque où elles resteront à l’abri jusqu’au 15 août
Avec l’association DNA on joue la carte de l’authenticité jusqu’au bout dans la mesure du possible. Même si le public ne pourra pas le voir , la moisson aura été faite avec le matériel contemporain de la batteuse qui va ensuite dépiquer les gerbes sous leurs yeux. Cela n’est possible que grâce à une poignée de bénévoles, plus très jeunes mais qui ne ménagent pas leurs forces, leur sueur, motivés par la volonté de ne pas laisser tomber dans l’oubli ce qu’était le travail à la campagne Beth Temps ‘A, une réalité qui leur colle encore à la peau . Pas des nostalgiques pour autant , pas des anti-progrès qui rêveraient de vivre comme les Amishs mais des gardiens de la mémoire, des passeurs des conditions de travail et de vie, il y a seulement quelques décennies. Merci !