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Ils avaient fait le choix de défendre la France.
Ils avaient fait le choix de défendre la Liberté. Gabriel Béria, Louis-Elie-René Brousset, Philippe Gasc, Charles Desplats, Jean Furcatte: ce ne sont que quelques uns des noms qui figurent sur les croix blanches du mémorial du Maquis de Meilhan. Des personnes que nous ne devons pas oublier. Comme plusieurs dizaines d’autres personnes qui avaient rejoint le docteur Raynaud, ils furent massacrés par les allemands le 7 juillet 1944.
L’Histoire est une tragédie sans fin.
Fin mars 2022, les élèves de 3ème du collège Aretha Franklin sont allés au mémorial du Maquis de Meilhan, accompagné de leur professeur d’histoire, Madame Lagarrigue. Ce site n’est qu’à 45 km de Marciac, et pourtant beaucoup de nos concitoyens ne le connaissent probablement pas. Peut-être que certains parents auront découvert ces faits de notre histoire locale par l’intermédiaire de leurs enfants.
Dans le cadre du programme d’histoire et du devoir de mémoire, cette sortie scolaire venait illustrer les leçons autour de la Seconde Guerre Mondiale et de la Résistance gersoise. Celle-ci a payé un lourd tribut à la défense de la Liberté, comme en attestent les 75 croix érigées au mémorial du Maquis de Meilhan, sur la commune de Villefranche d’Astarac.
Les élèves de 3ème n’oublieront certainement pas cette journée. Voir ce mémorial avec ses croix blanches rend palpable l’histoire locale. Cette sortie scolaire aura été d’autant plus pertinente que le contexte de l’actualité internationale, avec ses scènes de guerre bien réelles sur des terres à quelques milliers de kilomètres de chez nous, nous rappelle que la folie de quelques despotes vient rajouter des milliers de noms à la liste des victimes des guerres.
Résister face à l’ennemi.
L’Amicale du Maquis de Meilhan fait vivre le souvenir de ces jeunes gens, qui eurent le courage de résister face aux occupants. C’est Jean-Claude Pasqualini qui fut le guide de cette visite pour les collégiens marciacais. Il leur raconta comment ce 7 juillet 1944, plus de 1000 soldats allemands étaient là pour aniquiler quelques dizaines de maquisards.
Pendant plus de deux heures, les soldats du 116e Bataillon de grenadiers allemand firent feu sur ces hommes quasiment sans défenses. Ils n’avaient pas encore reçu les armes : celles promises par le major américain Fuller, qui arriveront, mais trop tard. Soixante-dix sept maquisards, dont vingt-quatre de L’Isle-en-Dodon, perdirent la vie au cours de cette journée sanglante.
« C’est très important que le devoir de mémoire se transmette, de génération en génération. Et toujours garder en tête qu’il faut pardonner mais ne jamais oublier »
Touché à la cuisse et achevé d'une balle dans la tête.
C’est un habitant de Lombez qui fut à l’origine de ce groupe de maquisards. Le docteur Raynaud y exerçait avant d’être poussé définitivement vers la clandestinité. Il dirigeait donc des opérations de sabotage dans ce secteur du sud-est du Gers. Lors de cette embuscade qui leur fut fatale, il était à la tête d’un groupe de près d’une centaine d’hommes.
Le docteur Raynaud et le Commandant Marcelin succombèront avec pratiquement tous les maquisards présents avec eux dans les fermes du « Priou » et de « Larée ». Un massacre. Les allemands s'attardèrent même pour défigurer les victimes et les dépouiller afin qu'il ne soit plus possible de les identifier.
Lors de ce tragique épisode de notre histoire, les résistants ne furent pas les seules victimes des allemands. Ceux-ci allèrent ensuite chercher quatre otages dans les fermes voisines. Ils les torturèrent avant de les abattre : Léopold Bon, Abel Bajon, Elie Prieur et Louis Laborie.
Seulement quelques maquisards parvinrent à s’échapper au cours de ces deux heures sous le feu des mitrailles allemandes. Parmi les rescapés, Jacques Chaunu, qui apporta un témoignage capital sur cette terrible journée et la sauvagerie à laquelle la guerre pousse les hommes. Ce dernier rescapé de la tragédie du maquis de Meilhan a disparu en 2018.
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