Mais où sont passées les valeurs humaines d’antan ?

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Nous avons tous été émus il y a quelques jours par la mort du photographe de renom René Robert  âgé de 84 ans qui  a agonisé sur un trottoir pendant de longues heures après une chute en plein cœur de la capitale dans l'indifférence générale des passants.

Ce n'est qu'au petit matin qu'un SDF donnera l'alerte, trop tard hélas, le photographe décèdera d'une hypothermie extrême à l'hôpital Cochin.

Cette mort tragique a révolté Michel Mompontet, journaliste et ami du photographe, selon qui l'indifférence des passants « a assassiné » René Robert. « Durant neuf heures, aucun passant ne s'est arrêté pour voir pourquoi ce monsieur gisait sur le trottoir. Personne », a-t-il écrit sur Twitter.

Cette mort sordide nous inspire quelques réflexions...

Aujourd’hui, on ne s’arrête pas pour s'inquiéter d'un homme à terre...

Ce qui compte, c’est sa propre personne, son propre profit.

C’est cet égoïsme qui est à l’origine de cette société « déglinguée » qui est la nôtre, une société de castes, la caste de ceux qui ont de l’argent et la caste des pauvres, des "moyens", il n’y a en a plus.

Les gens qui ont l’argent portent un beau costume et ont la démarche assurée de ceux qui ont tous les pouvoirs grâce à leur gros porte-feuilles.

On les regarde parfois avec envie : « Celui-là, il a bien réussi ! »

Se pose-t-on la question de savoir comment il a réussi ? Ce n’est pas forcément grâce à un travail honnête et collectif.

Nous avons lu récemment que des ouvriers installant des circuits électriques sur des bateaux de luxe étaient traités comme des galériens : il leur était interdit de s’arrêter pour leurs besoins naturels sous peine d’être renvoyés. Et on ne parle pas des salaires de misère...

« Liberté, égalité, fraternité » voit-on sur les frontons des mairies !

Egalité ? Quand on sait que ces puissants ont tous les pouvoirs dont ils abusent.

Lisez l’ouvrage Les fossoyeurs de Victor Castanet, journaliste qui pendant 3 ans a enquêté dans les EHPAD privés du groupe ORPEA.

Les résidents déboursent entre 6000 et 8000 euros mensuels alors que les dépenses sont serrées pour que l’action monte en bourse.

Les résidents sont privés de déjeuners faute de personnel, on leur compte les biscottes…

Les familles ne contestent pas car elles sont souvent actionnaires…

Et l’État dans tout ça ? Il faudrait des contrôles et des interventions...Mais non, l'Etat n’intervient pas car souvent impliqué financièrement...

A côté de cela, les établissements publics proposent des services de qualité avec des moyens réduits.

C'est malheureusement l'argent qui détient les rênes du pays.

Alors la solidarité ?

Elle existe tout de même mais elle est souvent le fait de ceux qui n’ont rien ou pas grand-chose.

C’est celui qui gagne peu qui va mettre quelques euros dans le chapeau du chanteur de rue ou qui va aller acheter un peu de nourriture pour le SDF du coin.

Oui, il y a des associations, des organisations comme les Restos du coeur qui se démènent chaque année pour nourrir ceux qui n’ont rien.

Malheureusement, on constate chaque année que le nombre de candidats aux épiceries des restos augmente…

Car l’écart entre les puissants et les petits se creuse.

Si on faisait un recul dans le temps et que l’on retrouvait la solidarité qui était de mise dans les champs ?

Autrefois, les paysans avaient de petites exploitations et ils s’entraidaient pour tous les travaux collectifs. Les voisins étaient là pour ramasser l’herbe, ramasser le foin, pour aider à sulfater, vendanger.

Un paysan était malade, c’est le voisin qui allait tracer le sillon et semer.

Jamais personne ne restait dans la difficulté, il y avait toujours quelqu’un qui venait en soutien.

C’était aussi un moyen de se retrouver ensemble, dans le travail mais aussi le soir autour d’une bonne table et là, on se serrait les coudes comme on le faisait au travail…

A cette époque, la solidarité n’était pas un vain mot…

Peut-être devrions-nous regarder plus souvent en arrière et revenir à des valeurs considérées aujourd'hui comme surannées...

Pierre DUPOUY

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