Graines de Sel, un voyage musical dans un monde différent

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Nous vous avons parlé du  groupe Graines de Sel à l’occasion de la sortie de leur clip « Propaganda » tourné dans les arènes de Vic-Fezensac.

https://lejournaldugers.fr/article/54505-propaganda-le-clip-tourne-par-graines-de-sel-dans-les-arenes-de-vic-fezensac-disponible-aujourdhui

Nous avons voulu en savoir plus sur cette sympathique équipe et avons rencontré le chanteur-guitariste-parolier du groupe Kevin Miani (au centre sur la photo ci-dessous )

Studio Preignan - Carnaval des Merveilles - 2021

Echanges :

Journal du Gers : Quand le groupe est-il né ?

Kevin : L’idée du groupe existe depuis longtemps à travers Maïlys, l’accordéoniste et moi-même qui faisons vivre ce projet depuis 2008.

Mais l’équipe actuelle et le projet de création et d'enregistrement, voire de professionnalisation, existe depuis 5 ans.

Journal du Gers : Qui compose cette équipe ?

Kevin : Nous sommes 6 musiciens, Maïlys Ricaud, accordéoniste, manageuse et tourneuse, Rémy Bonnal, saxophoniste, flûtiste, Jean-Louis Ricaud, guitariste et chanteur choeur, Fabien Escalle, batteur et chanteur choeur, Tony Cristallini, bassiste, et moi-même, Kevin Miani chanteur, guitariste, parolier du groupe.

Journal du Gers : Comment pourrait-on qualifier votre style ?

Kevin : Pour la musique, on va dire que nous faisons de la chanson française sur des bases rock avec des influences musicales très variées qui vont des musiques traditionnelles gasconnes aux musiques de l’Est en passant par des influences tribales, andalouses...

Nous nous baladons dans tous les univers musicaux qui nous inspirent.

L’idée est d’être à la fois sur une ouverture au niveau de la musique et au niveau des textes.

On peut qualifier nos textes d’engagés au sens où dans chaque chanson on essaie d’apporter un point de vue sur le monde.

Journal du Gers : Où votre groupe est-il basé ?

Kevin : Notre groupe est gersois. Nous avons plusieurs points d’attache.

Une association située à Jegun, Toc-arts, gère le groupe. Elle nous accompagne mais organise aussi des manifestations artistiques ou artisanales.

Nous pouvons répéter dans le local associatif.

Nous avons aussi deux autres locaux, un local de répétition à Lavardens et nous avons un studio d’enregistrement à Preignan.

Festival Pattes de Sanglier (07) Juillet 2021

Journal du Gers : Qui compose et qui écrit les textes ?

Kevin : Le travail de composition musicale est très partagé.

Les idées originales peuvent émaner de tous les musiciens.

Ensuite nous composons ensemble au cours de nos répétitions.

Une fois qu’on a trouvé une base mélodique et rythmique qui nous convient à tous, je pose les textes dessus.

Festival Les Zarpettes (33) - Juillet 2019

Journal du Gers : Pourquoi « Graines de sel » ?

Kevin : Ce nom, c’est une métaphore de notre envie de mettre notre grain de sel sur tous les sujets par conviction d’éducation populaire : le peuple doit se mêler de tout, tout le concerne !

Mais nous ne sommes que des graines et pour qu’elles poussent, pour que l’on puisse chacun trouver notre place et déposer notre « grain de sel », nous devons être nombreux, différents et nous nourrir de l’écosystème qui nous entoure.

Journal du Gers : Combien d’albums avez-vous à votre actif ?

Kevin : Notre premier album était un live, « Live à Pavie » et non « Live in Paris » ( rires ) sorti en 2016 et enregistré lors d’un concert à Pavie en première partie des Croquants.

Notre deuxième album et premier album studio, c’est « Peuple Océan » enregistré en 2018 dans notre local de répétition de Lavardens et mixé par Yannick Tournier à Toulouse.

C’est un album que nous avons défendu pendant 3 ans sur les scènes de France.

Notre deuxième album studio est « Carnaval des merveilles » qui va sortir fin février début mars.

Pour cela, nous avons construit notre propre studio, échangé nos instruments contre ceux du bâtiment ! C’était autour du 1er confinement, une vraie aventure! L'enregistrement a suivi grâce à nos savoir-faire mais aussi et surtout grâce au soutien de nombreux amis musiciens. Essentiellement, il nous ont prêté du matériel que nous ne pourrons peut-être jamais nous payer. Pour les connaisseurs, Jean Loup a enregistré sur un vieil amplificateur Gibson qui donne un son exceptionnel ! Enfin, Thomas Laburre (musicien des Doigts nylons, Between…) a été notre oreille extérieure, notre empêcheur de tourner en rond. Il a été plus que précieux. Stéphane Piquemale a mixé le tout avec talent et professionnalisme.

Par rapport à l’album précédent plus axé sur des bases rock celtique, musicalement, on se balade plus du côté des musiques de l’Est, des musiques hispaniques mais sans jamais oublier nos racines.

On gagne aussi en maturité dans les textes. On aurait pu appeler cet album « Amour et révolution » car même si l’album est un peu plus intimiste, il s’intègre toujours dans une réalité sociale.

Pourquoi ce titre ? On entend la notion de carnaval sous son aspect révolutionnaire – le jugement populaire du roi Carnaval – et les merveilles, c’est ce que chaque personne peut faire de beau et de bien dans ce monde.

C’est un carnaval qui donne envie de construire ensemble, de « faire » différemment, de sortir du système dans lequel on est pour que ces merveilles existent.

Le constat est le même que dans « Peuple Océan » : nous sommes dans un système capitaliste qui a atteint ses limites, il va peut-être falloir partager plutôt que de viser une croissance infinie si on veut que toutes ces merveilles trouvent leur place.

Local Associatif Jégun - Juillet 2020

Journal du Gers : « Propaganda » est après « Mademoiselle » le deuxième single de l’album.

D’où est venue l’idée du clip dans les arènes de Vic-Fezensac ?

Kevin : « Propaganda » est un clin d’oeil à Edouard Bernays qui, en 1928 expose cyniquement et sans détour les grands principes de la manipulation mentale de masse ou de ce que Bernays appelait la " fabrique du consentement ".

A l’origine, le morceau s’appelait « Arène médiatique », une arène vue comme un antre où il est difficile de se retrouver, d’exercer son esprit critique au milieu de tant d’influences puissantes émanant de groupes médiatiques possédés par des milliardaires qui ont une force de frappe énorme.

Les paroles qui évoquent l’arène médiatique, le gladiateur sur le sable de l’arène m’ont conduit à rêver d’un tournage dans des arènes. Celles de Vic-Fezensac furent notre choix car c’est un lieu emblématique pour nous qui avons grandi dans le Gers et nous avons déjà joué pendant les ferias sur la grande scène.

J’ai appelé les administrateurs de Pentecotavic que l’on connaît bien et qui nous ont aidé à concrétiser ce projet. Madame Barbara Neto, maire de Vic Fezensac, a soutenu immédiatement le projet et celui-ci s’est orchestré très vite. Nous la remercions pour son soutien et sa confiance.

Le clip a été tourné au mois d’octobre en une journée.

Rémi Nelson Borel, réalisateur professionnel de La Forge aux Utopies, a accompli ce travail. Il signe aussi des vidéos satiriques d’excellente qualité avec La Péloche et travaille avec Ciné 32.

Le scénario a été écrit conjointement avec Rémi mais sur notre idée originale, celle d’une marionnette humaine au milieu d’une arène tiraillée par des cordes, métaphores des influences aussi puissantes qu’exigeantes.

La marionnette est jouée par Loreto une artiste à la fois chanteuse et circassienne.

Elle fait partie de l’association des Sorcières mal Braisées une association féministe d’Auch.

Elle a adhéré tout de suite au projet.

On la remercie ici car elle a été d’un professionnalisme et d’un engagement total. Sa performance physique et artistique impressionnante donne tout son sens à la phrase explicative du clip : "Dans l' arène médiatique, exercer son esprit critique est un sport de combat!" "

Nous avons aussi fait appel à la batucada militante et gersoise Sambastone. Leurs instruments avaient déjà servi à l'enregistrement de la chanson, cela nous semblait évident de les inviter. Au-delà de la base rythmique qu’ils amènent, ils incarnent au début une forme d’opinion publique prête à enterrer l’esprit critique mais , au fur et à mesure, ils viennent exercer leur solidarité envers la marionnette humaine.

Journal du Gers : L’actualité du groupe, c’est ce nouvel album mais c’est aussi la scène.

Quels sont vos projets ?

Kevin : En effet, pour la tournée Peuple Océan, nous avons réalisé plus de 150 concerts dans toute la France : en Picardie, en Bretagne, dans le Var, le Gard, le Béarn, au Mans, à Bordeaux...dans le cadre de festivals où nous avons partagé la scène avec des têtes d’affiche comme Flavia Coelho, Les Ogres de Barback, Les Fatals Picards, No one is innocent, Les Tit’Nassels, Clinton Fearon, Les Yeux d’la tête…

Malgré le contexte, des concerts sont déjà prévus comme le 26 mars à Eauze avec Mouss et Hakim, anciennement du groupe Zebda. Cet été, nous prévoyons une tournée dont un festival en Bretagne, la féria de Dax…

Nous espérons que la situation sanitaire nous permettra de retrouver le public !

Contacts et d’informations :

[email protected]

https://www.facebook.com/Graines2sel

https://www.instagram.com/graines_de_sel/?hl=fr

www.grainesdesel.fr

Crédit photos : Thomas Pedot, photographe de Graines de Sel

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