Monstres et sorcières ont envahi les rues dimanche dernier.
Il n’y a pas si longtemps dans nos campagnes, c’était au quotidien que les sorcières régnaient dans nos villages !
Les sorcières avaient chacune sa spécialité mais toutes étaient porteuses de maléfices.
Il y avait par exemple celle qui portait les maladies.
On disait qu’un tel était mort du sort jeté par la sorcière !
Beaucoup de superstitions les entouraient : il ne fallait pas passer dans le sentier qui était fréquenté par « la sorcière » ni aller chercher l’eau à la fontaine où elle puisait la sienne, il fallait occuper à l’église toutes les chaises pour ne pas leur laisser de place…
C’est pourquoi les « sorcières » arrivaient à l’église avec leur chaise !
Elles ne venaient pas à l’église pour écouter la parole divine mais pour répandre leurs mauvais sorts.
C’est ainsi qu’après leur passage, l’une tombait malade ou mourait, le bétail était décimé…
On attendait sa sortie de la boulangerie avant d’y pénétrer.
Pour contrer les sorts jetés, on demandait des bénédictions au curé.
Les maisons dans lesquelles avaient vécu des « sorcières » se vendaient difficilement car après leur mort, elles restaient maudites !
Les fermes où vivait une « sorcière » avaient du mal à trouver un métayer.
Dans la catégorie des personnes aux pouvoirs surnaturels, on trouvait aussi les guérisseurs ou magnétiseurs.
Certains avaient peut-être quelque pouvoir mais beaucoup étaient des charlatans.
Dans les années 60, un jeune joueur de rugby blessé à l’épaule s’était rendu à plusieurs reprises chez celui que l’on appelait le sorcier. Après avoir trempé ses mains dans une mixture dont il gardait le secret, il massait l’épaule du jeune.
Malgré des massages répétés, la douleur demeurait jusqu’à ce qu’une radio révèle une fracture aggravée par les manipulations du « sorcier » !
Il y avait aussi ceux qui, avant d’imposer leurs mains, posaient d’étranges questions.
Etait-on né le jour ou la nuit ? Quel était l’âge de notre grand-père ?
Un guérisseur de verrues pratiquait un étrange rituel : il allait chercher des sarments dans sa grange, les faisait brûler puis partait avec son « patient » sur un carrefour.
Une partie des cendres était glissée dans la poche droite de celui qui souffrait de verrues ; ce dernier devait monter sur le dos du guérisseur qui faisait 4 fois le tour du carrefour en psalmodiant une litanie dans une langue étrange…
Les verrues disparaissaient…
Peut-être auraient-elles disparu d’elles-mêmes...
Finalement, qu’importe !
On pourrait ainsi multiplier les histoires.
Elles nous font sourire aujourd’hui car les progrès de la science ont mis fin à beaucoup de mystères et croyances mais certaines demeurent, la science ne pouvant tout expliquer...
Pierre DUPOUY