.jpg)
C’est un atelier complexe et passionnant que les enfants de l’école primaire du Houga suivent depuis janvier 2021 et qui va s’achever par une exposition de leurs travaux, à laquelle sont conviés les parents, mardi 11 mai 2021 à 17 h 30 à l’école.
Quel est le but profond de ce travail minutieux et varié ? Nina Medioni (1) le révèle : « Il s’agit ici de considérer la photographie comme la rencontre avec une réalité extérieure, qui nous amène à nous approcher d’une altérité, à comprendre l’intimité, le territoire de l’autre ».
Préparation du carnet
Des travaux personnels et collectifs
L’atelier se déroule en trois phases, les élèves étant munis de carnets et d’appareils photos argentiques jetables :
-
première phase : les enfants commencent par représenter leur territoire intime, réel (chambre, maison familiale, stade, jardin etc.) ou imaginaire, en pouvant garder le secret sur sa nature ; ils dessinent et décrivent l’espace en question ; à chaque séance, ils doivent le décrire d’une manière différente (inventaire, cartographie, portrait chinois etc.) ; la première description est attribuée à un autre élève qui doit construire une maquette du lieu ; chacun produit son idée de l’espace intime décrit dans chaque carnet ; entre chaque séance, ils doivent faire une photo d’un élément réel destiné à la future maquette ; ils font une maquette en papier, puis une maquette avec un maximum d’objets, puis une autre avec des objets venant de leur endroit secret,
Plan dessiné par les enfants
-
deuxième phase : c’est la phase des cabanes ; on commence par les définir (endroits où l’on se réfugie etc.) et l’artiste découvre les palombières ! ; par groupes de 4, les enfants fabriquent une maquette représentant une cabane, à partir de leurs carnets, en commençant par dessiner un plan, avec un cahier des charges précis ; la construction des cabanes se fait avec les matériaux dont les élèves peuvent disposer, y compris des objets personnels ; l’accent est mis sur la prise de vue des cabanes et sur leur construction ; une fois bâtie, la cabane, comme lieu de rencontre, sert de studio éphémère pour faire des portraits collectifs et/ou individuels,
Maquette de cabane (photo tirée du site (https://nina-medioni.com/)
-
troisième phase : les enfants créent des fanzines (2) à partir des photos réalisées et des textes au format A3 (42x29,7), recto-verso, pliés en livret ou dépliables en poster ; chaque fanzine ressemble à « un cadavre exquis (3) d’interprétations où l’écriture du propriétaire du carnet et les images de ceux et celles ayant travaillé dessus se répondront ».
Maquette de cabane (photo tirée du site (https://nina-medioni.com/)
Terminons par cette phrase, trouvée sur le deuxième site cité en note (1) : « La photographie me permet d’apprendre des choses sur moi tout en me consacrant à l’autre ».
(1) Nina Medioni, artiste photographe diplômée de l’École nationale supérieure de la photographie située à Arles, organise cet atelier, divisé en une vingtaine de séances. Elle est en résidence artistique au Houga, à la suite d’une demande d’Isabelle Gallato aux Ateliers Médicis du ministère de la Culture. On peut suivre ses travaux sur le site (https://nina-medioni.com/) et (http://www.mouvement.net/teteatete/entretiens/nina-medioni)(2) Un fanzine (contraction de l'expression anglaise « fanatic magazine ») est une publication indépendante, imprimée ou en ligne, périodique ou non, créée et réalisée par des amateurs passionnés pour d'autres passionnés. (3) Jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles ne connaisse ce qu’a écrit ou dessiné le joueur précédent.
