La journée mondiale de la liberté de la presse pour une information vérifiée et fiable

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La journée mondiale de la liberté de la presse a été instituée par l'Unesco pour défendre les journalistes dans leur liberté d'expression partout où ce droit fondamental est bafoué.

Elle a lieu chaque année le 3 mai.

Pourquoi le choix de cette date ?

La Journée mondiale de la liberté de la presse trouve son origine dans la conférence de l'UNESCO à Windhoek ( Namibie) en 1991.

Les idées échangées par les journalistes africains et les professionnels des médias ont servi de catalyseur pour encourager la liberté de la presse, l’indépendance et le pluralisme en Afrique et dans d’autres parties du monde.

L'événement s'est terminé, le 3 mai 1991, par l'adoption de la Déclaration de Windhoek pour le développement d'une presse libre, indépendante et pluraliste

La Déclaration de Windhoek est considérée comme une référence pour assurer la liberté de la presse dans le monde entier. 

La liberté d'expression est une des libertés fondamentales reconnue par la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948.

L'article 19 stipule en effet que :
"Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. "

Le 3 mai sert à rappeler aux gouvernements la nécessité de respecter leur engagement en faveur de la liberté de la presse.

La Journée mondiale de la liberté de la presse est aussi une journée de soutien aux médias qui sont des cibles pour la restriction ou l'abolition de la liberté de la presse.

C'est enfin une journée de commémoration pour les journalistes qui ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession.

Selon le rapport 2020 de l'ONG Reporters sans frontières (RSF) cinquante journalistes ont été assassinés en 2020.

Fait nouveau : près de sept sur dix l'ont été dans des pays en paix, et non en zone de guerre.

Sur l'ensemble des journalistes tués en 2020, 84 % ont été sciemment visés et délibérément éliminés, contre 63 % en 2019.

"Certains l'ont été dans des conditions particulièrement barbares", souligne RSF.

À l'image du journaliste mexicain Julio Valdivia Rodriguez, du quotidien El Mundo de Veracruz, retrouvé décapité dans l'est de l'État, et de son confrère Victor Fernando Alvarez Chavez, rédacteur en chef d'un site d'information locale, découpé en morceaux dans la ville d'Acapulco.

En Inde, le journaliste Rakesh Singh "Nirbhik" a été "brûlé vif après avoir été aspergé de gel hydroalcoolique, hautement inflammable, tandis que le journaliste Isravel Moses, correspondant d'une chaîne de télévision du Tamil Nadu, a été tué à coups de machettes", rapporte RSF.

En Iran, c'est l'État qui a condamné à mort puis exécuté par pendaison l'administrateur de la chaîne Telegram Amadnews, Rouhollah Zam.

Près de vingt journalistes d'investigation ont été tués cette année : dix enquêtant sur des cas de corruption locale et de détournement de fonds public, quatre sur la mafia et le crime organisé et trois travaillant sur des sujets liés à des questions environnementales.

La Fédération internationale du journalisme avait pour sa part répertorié 2 658 journalistes tués depuis 1990.

Cette année, le thème retenu pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse est « L’information comme bien public ».

Il ne pouvait être mieux choisi en cette année de pandémie marquée par une surabondance d'information...et de désinformation.

Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO justifie le choix de ce thème :

«  Depuis 1991, le paysage de l’information a connu des changements considérables, notamment avec l’arrivée d’Internet et des médias sociaux. Des possibilités inouïes s’offrent à présent à nous pour nous exprimer, nous tenir informés et communiquer avec les autres.

Mais nous devons également faire face à la montée de la désinformation et des discours de haine, au bouleversement des modèles économiques des médias et à la concentration du pouvoir entre les mains d’un petit nombre de sociétés privées.

La pandémie a mis en évidence la nécessité de disposer d’informations fiables.

C’est grâce au journalisme indépendant que nous avons pu mieux comprendre cette crise (...)

La pandémie a également aggravé des problèmes existants, de nombreux médias faisant désormais face à des pertes financières.

Le pouvoir des plates-formes Internet s’est encore renforcé, à la faveur des confinements qui nous ont contraints à effectuer en ligne une grande partie de nos activités quotidiennes.

Et les fausses informations et les rumeurs ont fleuri, avec parfois de terribles conséquences

Cette année, le thème retenu pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse, « L’information comme bien public », souligne la valeur incontestable d’une information vérifiée et fiable. Il appelle l’attention sur le rôle essentiel que jouent les journalistes libres et professionnels dans la production et la diffusion de ces informations, en luttant contre les fausses informations et autres contenus préjudiciables. (...)

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, j’appelle chacun et chacune à renouveler son engagement en faveur du droit fondamental à la liberté d’expression, à défendre les professionnels des médias et à se joindre à nous pour garantir que l’information reste un bien public."

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