Lors du weekend-prochain, toutes les animations seront tournées principalement vers la découverte du patrimoine. Le patrimoine, qu’es aco ?
Si on s’en réfère à la définition des dictionnaires c’est l’ensemble existant, constitué essentiellement de biens matériels ou immatériels, hérités du passé, que l’on veut maintenir pour les générations futures. L’accent sera mis sur les vieilles pierres, les œuvres artistiques, la paléontologie, l’archéologie, les structures architecturales, voire les métiers anciens, les arbres centenaires mais rien, strictement rien pour se souvenir que nos langues régionales sont bien antérieures à la langue « dite nationale ». On peut même dire qu’elles font partie plus que jamais des chefs d’œuvre en péril ! Une fois de plus, elles seront les grandes oubliées de cette initiative.
Pourtant, le patrimoine linguistique n’est toujours pas reconnu en haut lieu, bien qu’il ait toujours une grande incidence sur notre culture quoique en disent ses détracteurs. Les hussards de la 3e République ont réussi leur travail d’anéantissement dont ils étaient chargés. Les langues régionales que certains continuent de désigner par « patois » avec toute l’ignorance, voire le mépris que ce mot représente dans la bouche de beaucoup, sont moins protégées que les espèces animales et végétales en voie de disparition. Peut-être que d’ici peu, elles seront assimilées aux « langues mortes » comme le latin et le grec ancien.
En se projetant un peu plus loin, le français « authentique » dont le vocabulaire usité s’appauvrit, chaque jour, a toutes les chances de devenir aussi une relique noyée dans les anglicismes. La Covid et ses conséquences amènent de plus en plus l’émergence de tels mots, alors que des expressions bien françaises pourraient les remplacer avantageusement. Pas la peine de se moquer de nos cousins québécois qui veulent rester fidèles à l’authenticité de la langue !
Entre les anglicismes et l’argot des banlieues qui a maintenant son dictionnaire, on ne parle plus véritablement « français » ou ce qui fait partie de ses racines. En fait, à l’origine, la langue française n’était qu’une langue régionale qui a réussi à s'imposer en raison des péripéties de l’Histoire.
On peut rêver mais pourquoi l’Occitan ne serait pas devenue langue nationale si Pierre II d’Aragon n’avait pas péri à la bataille de Muret, le 12 septembre 1213, amenant la capitulation de Raymond VI, comte de Toulouse au terrible Simon de Montfort ; le Nord avec aussi sa langue l’emportant sur le sud.
Après ces constatations, comment ne pas affirmer que les langues régionales sont vraiment partie prenante du patrimoine… !