Castelnaux ou castelnaus ?

Maignaut Tauzai Street View.JPG

Allez, le choix est fait, ce sera castelnaux !

Quelle orthographe pour un terme qui désigne un type de village particulier dont la fréquence caractérise la géographie humaine de la Gascogne ? Ils gardent l’empreinte caractéristique de leur création médiévale et leur valeur patrimoniale est reconnue dans tous les circuits touristiques du département du Gers. Un spécialiste les a étudiés.

Ses recherches ont porté sur ce castelnau-castel-nau - littéralement le "château neuf" qui désigne non pas une forteresse isolée - comme l’était le château de la génération antérieure -, mais un ensemble fortifié intégrant la forteresse seigneuriale et l’habitat villageois subordonné. Il s’agit de Benoît Cursente qui présida un temps les Journées Internationales d’Histoire, professeur universitaire toulousain, qui a accédé à la demande du club des Motivés d’écrire un texte sur ces villages qui virent le jour au XIIIe siècle.

Ainsi la bastide de Valence-sur-Baïse pourra à terme, réussir le projet de proposer aux visiteurs plusieurs diaporamas traitant des centres de peuplement créés au moyen-âge, les sauvetés, les bastides et les castelnaux, orthographe utilisée par Benoît Cursente.

Sans vouloir déflorer le sujet, nous dirons que son travail fait la part belle aux castelnaux gersois. Nous apprenons ainsi qu’Ayguetinte était au XIIIe siècle un castrum circulaire qui resta longtemps entouré de murailles et de larges fossés, mais aussi que certains ont disparu : ainsi Bonas où le seigneur décida de remplacer le bourg par un parc d’agrément ! Nous avons été parfois surpris de découvrir, dans notre campagne, une ancienne église perdue au milieu des champs. L’explication d’un spécialiste répond à nos interrogations. En effet, lorsqu’une église préexistait déjà hors des murs et parfois assez loin, la position des castelnaux eut pour effet d’écarteler les communautés entre un pôle religieux et un pôle civil militarisé. Une des composantes spécifiques de l’histoire des castelnaux est la façon dont cet écartèlement fut résorbé, en laissant souvent le cimetière à son emplacement originel. Il en fut ainsi à Saint-Paul-de-Baïse après le transfert de l’église dans le bourg vers le XVIIe siècle, ou encore à Terraube où le seigneur de Galard bâtit à ses frais, en 1770/1780, une église sur un terrain lui appartenant jouxtant son château. Lorsque les bastides apparurent, les castelnaux avaient peu de chances d’attirer des activités d’échanges. Cependant, on a peu de cas de désertion documentée.

Pour notre part, nous soulignerons que, à trois kilomètres de Valence fondée en 1274, est bien resté vivant le petit castelnau de Maignaut qui compte 18 feux en 1287. Ce diaporama sur un centre de peuplement médiéval devrait captiver ceux qui le découvriront.

Il faut remercier Benoît Cursente pour sa collaboration qui fait pendant à celle d’une autre ancienne présidente des Journées Internationales d’Histoire (J.I.H.), Mireille Mousnier, auteur d’un travail pour le Club des Motivés sur l’Ordre Cistercien.

Claude Laffargue

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