L’atelier d’un artiste peintre est souvent le reflet d’un lieu qui lui ressemble, c’est le cas chez Guy Coanus. Son espace pictural est situé dans le centre de Mauvezin, sous les toits de sa maison, une ambiance feutrée et silencieuse nous accueille, un fond de musique classique en sourdine, on y entre sur la pointe des pieds. Guy est un homme discret, cultivant un humour sympathique, sa peinture a la délicatesse des gens sensibles. C’est un univers unique, personnel, imaginaire, ses dessins de grande qualité sont réalisés en technique mixte, sanguine, mine de plomb, d’une formidable précision, il puise dans sa réflexion des sujets très variés.
Pendant le confinement dit-il « c'est-à-dire plus d’un mois et demi, je n’ai pas pu toucher un crayon, j’étais sans énergie. De plus, j’ai été très contrarié par une exposition, prévue à Versailles, qui a été reportée à une date ultérieure. Cette série sur Marie-Antoinette est une sorte d’aboutissement à ma carrière, cela représente trois années de recherche et de création… et plus de cinquante œuvres. J’ai l’espoir que l’exposition se réalise l’an prochain. »
Après ces instants entre parenthèse qu’il a vécu comme beaucoup de gens, il vient de reprendre ses crayons, s’inspirant d’un sujet dont l’information ne cesse de parler « le coronavirus ». Une soudaine inspiration, et apparaît Dante pour la Divine comédie (l’enfer) et Botticelli pour le portrait de Dante, une infirmière masquée, et le fameux virus au centre de l’histoire. Tout un symbole, une écriture libre et spontanée, que le peintre a traité avec doigté, une sorte de résonance intérieure, agissant comme la musique sur la pensée.
Installé à Mauvezin depuis plusieurs années, ce toulousain se sent chez lui, ici, dans le Gers, par sa qualité de paysage et d’accueil… Il va d’ailleurs faire des reproductions de ce dessin, un peu à la façon de lithographies, et en offrira très prochainement au personnel soignant à l’hôpital du village.
Guy Coanus devant son oeuvre