"La Casita", le lieu d'accueil des tout-petits du Pôle Petite Enfance de Vic-Fezensac a rouvert ses portes, même si elles n'avaient jamais été complètement fermées pendant la période du confinement.
Échanges avec sa directrice, Laëtitia Thomas, qui a bien voulu répondre aux questions du Journal du Gers
Journal du Gers : Avez-vous accueilli des enfants de parents aux professions prioritaires durant le confinement ?
Laëtitia Thomas : Durant le confinement, nous avons accueilli 3 enfants de personnels soignants du 15 avril au 10 mai.
Journal du Gers : Combien d’enfants allez-vous accueillir à partir du 11 mai ? Quels enfants seront prioritaires ?
Laëtitia Thomas : À partir du 11 mai, nous pouvons rouvrir avec la capacité totale, soit 20 enfants car nous travaillons en groupes séparés (donc moins de 10 par section).
Cependant, à ce jour, seuls 15 enfants sont réinscrits. Aussi, les groupes n'étant plus "extensibles" comme avant, un jour viendra où il faudra choisir qui peut être accueilli ou non.
Les personnels prioritaires sont donc les suivants : personnels soignants, scolaires et de crèches, familles monoparentales, personnes ne pouvant pas être en télétravail.
Journal du Gers : Quelles sont les mesures sanitaires adoptées dans votre crèche ?
Laëtitia Thomas : Les mesures sanitaires sont nombreuses.
Le lavage de mains est plus fréquent pour les enfants.
Lavage de mains et désinfection au gel, pour les professionnelles, dès que nécessaire selon les normes.
Une rotation des jeux pour une meilleure désinfection.
La distanciation sociale des enfants lors des repas et des siestes.
Également entre professionnelles, le lavage du linge à 60°.
Une prise de température des enfants à leur arrivée et au moins une autre fois dans la journée (ici avant la sieste de l’après midi). Et si l'enfant a une température dépassant 38°, on ne peut pas l'accueillir.
Pour les agents, port du masque obligatoire et une tenue uniquement pour le temps de travail.
Journal du Gers : Quelles sont les règles que doivent respecter les parents lorsqu’ils déposent leurs enfants ?
Laëtitia Thomas : Les parents n'ont plus accès a la structure. L'accueil est scindé en deux entrées (bébés et petits à l'entrée principale et les grands entrée par la cour extérieure).
Le port du masque leur est obligatoire pour les transmissions du matin et du soir. Également, nous avons mis à disposition du gel hydroalcoolique à l'entrée à utiliser avant de sonner.
Journal du Gers : Comment respecter les règles de distanciation sociale avec les bébés ?
Laëtitia Thomas : Avec les plus petits, le respect de la distanciation sociale ne peut qu'être peu respecté en effet.
Un bébé a besoin de nos bras, de l'attention et nous continuerons à les lui donner. C'est alors à nous de renforcer les gestes barrières, tels que lavage de mains, désinfection et changement de vêtements, afin de ne pas "contaminer" les autres enfants.
Journal du Gers : Comment réagissent les enfants face à toutes ces nouvelles mesures, par exemple, le fait d’être face à un adulte masqué ?
Laëtitia Thomas : Pour le premier jour d'ouverture, nous avons accueilli 8 enfants. Le matin, un seulement semble avoir eu "peur" de l'adulte masqué.
Mais, à cela, il faut rajouter la difficulté de séparation après deux mois passés en famille.
Quant aux autres gestes, ils n'y ont pas porté attention, ils se lavent une à deux fois les mains en plus de ce qui se faisait, ils se trouvent un peu plus loin des copains pour le repas et la sieste, mais aucun enfant n'a manifesté de gêne. Nous tenons tout de même à garder nos habitudes et rituels afin de les sécuriser au mieux.
Journal du Gers : Comment réagissent les parents (inquiétude…) ?
Laëtitia Thomas : Après avoir discuté avec pas mal de parents, peu sont inquiets quant à la sécurité de leurs enfants.
Les questions se situent plutôt au niveau de la peur de leur enfant de nous voir masquées, ou par rapport au fait de devoir éloigner les enfants les uns des autres, qu'ils ne puissent plus réellement jouer ensemble... Également, certains parents ont aussi pu dire qu'ils s’inquiétaient pour nous professionnelles, pour tout ce que nous allons devoir mettre en place.
Journal du Gers : Et le personnel ? Comment vit-il ces contraintes ?
Laëtitia Thomas : Le personnel était, avant l'ouverture, à la fois heureux de reprendre le travail et à la fois inquiet quant à toutes les règles sanitaires à mettre en place et quant au potentiel risque que nous courrons (car aujourd'hui encore, on ne sait pas vraiment si les enfants sont vecteurs de transmission du virus ou pas...).
Les protocoles qui ont été établis, ont permis de poser le cadre, de répondre à de multiples questions et donc d'appréhender la reprise avec un peu moins d'inquiétude.
Après une journée passée auprès des enfants, la reprise s'annonce calme et positive.
Je pense que l'essentiel est de ne pas oublier que nous sommes là pour accueillir les enfants et leurs parents, leur proposer un cadre de jeu et d'éveil sécurisé.
Malgré ce contexte particulier, n'oublions pas que nous avons affaire à des tout petits qui ont besoin de nous pour grandir et s'épanouir.
Merci à Laëitia Thomas pour sa disponiblité et bon courage à tout le personnel pour cette reprise dans un contexte difficile.