Nos routes, désertées en ce moment, bénéficient pour certaines de belles rangées d’arbres qui peuvent s’avérer dangereux.
Autrefois, moins de voitures, une vitesse moins excessive car les véhicules n’avaient pas la puissance actuelle, faisaient que la présence de ces alignements de troncs générateurs d’ombre bienfaisante qui les bordaient et étaient le résultat d’une contribution écologique de l’humain, était mieux appréciée.
La route de Beaucaire-sur-Baïse/Pléhaut, en particulier, était pourvue de nombreux peupliers.
Un témoignage, sollicité suite à l’article sur les fonctionnaires, m’a permis de retrouver une partie de leur histoire. Ma source est Jacques Estingoy, toujours disponible, de Lagardère dont je savais qu’un parent avait exercé le métier de cantonnier après la Grande Guerre 14-18.
Revenu blessé, il n’avait plus que le pouce et l’index à la main droite, son grand-père Henri Rousselot hérita de la section comprise entre Beaucaire-sur-Baïse et Pléhaut. C’est lui qui planta les peupliers qui se trouvaient encore, il y a quelques années, sur cette route. Avec ses collègues, en effet, ils entretenaient des pépinières sur les îles de la Baïse pour y faire pousser platanes, marronniers et peupliers entre autres.
De magnifiques spécimens peuvent encore être vus sur ces îles. Autre information qui concernait la D112 entre Valence et Vic : le responsable en était le cantonnier, Mr Dépis, qui disposait d’une petite cabane à la Tuilerie proche de l’ancienne maison Jacques Baurens. Il y prenait ses repas, s’y mettait à l’abri en cas de mauvais temps, et avait également pour tache de compter les véhicules sur une période de 24 heures.
On peut encore voir dans cette très belle cabane la tablette où il disposait son cahier. Il trouvait le temps d’enterrer les serpents ou autres animaux écrasés sur la route, travail habituellement rempli de nos jours par les animaux.
Claude Laffargue