Jusqu’à ce jour, la ville de Memmingen compte 50 cas confirmés dont 38 personnes guéries pour une population d’environ 43.000 habitants. Ces chiffres montrent que la ville de Memmingen n’est que peu touchée par la crise sanitaire contrairement à d’autres régions de Bavière.
La Bavière, ainsi que la région de Rhénanie du Nord-Westphalie et le Bade-Wurtemberg, sont les régions comptant le plus grand nombre de cas en Allemagne, toutefois jamais les cliniques n’ont manqué de lits en soins intensifs. Il est vrai que l’Allemagne dispose d’un nombre importants de lits et d’appareils appropriés aux soins intensifs et que la capacité a été augmentée dès le début de la crise en fermant d’autres services. Le fait de tester le personnel soignant a également contribué à contenir la pandémie, même si les tests et les dispositifs de protection sont longtemps restés insuffisants et le sont encore dans certaines résidences seniors et services de soins à domicile, en particulier. Je dois préciser ici qu’aucun test n’est effectué sur des personnes (non personnel médical) ne présentant aucun symptôme.
Le fait que les premiers cas de Covid-19 aient été détectés dès le mois de janvier dans une entreprise de la banlieue de Munich, après la visite d’une collaboratrice chinoise dans cette entreprise, et les cas (ainsi que les contacts des personnes touchées) immédiatement mis en quarantaine et la société fermée puis désinfectée, a peut-être permis à la Bavière et aux autres régions d’Allemagne d’être sensibilisée très tôt et de prendre les mesures nécessaires bien avant d’autres pays européens. La 2e vague d’infections enregistrée au moment du carnaval (surtout en Rhénanie du Nord-Westphalie) et des vacances de février (retour de vacances au ski en Autriche), a mis les hôpitaux à rude épreuve, mais sans jamais entrainer la saturation.
Le confinement décrété à la mi-mars a ensuite permis de maintenir les infections à un taux gérable. J’ai approuvé, dès le départ, ce confinement à mon avis indispensable pour limiter la propagation. Il est vrai que je suis - tout comme mon mari – et bien qu’appartenant à la catégorie des personnes à risque - dans une situation privilégiée, nous sommes retraités et propriétaires d’un bungalow avec jardin situé à l’entrée de la ville, pas très loin de lieux de promenade que nous pouvons rejoindre à pied. Le confinement autorise en Allemagne la promenade, seul ou avec les personnes vivant sous le même toit, sans restriction de temps ou de distance. Bons marcheurs tous les deux, nous avons remplacé les heures de sport en salle par la marche et avons déjà parcouru de nombreux km, surtout que le beau temps a favorisé ces dernières semaines les sorties. Le jardin et la lecture occupent également les journées. Nous regrettons bien sûr que le 30e anniversaire du jumelage Auch-Memmingen et notre voyage en Gascogne ait dû être annulée pour cette année, nous regrettons également de ne plus pouvoir aller au théâtre ou écouter un concert, de ne plus rencontrer nos amis et bien sûr notre fils, mais ces restrictions sont passagères et faciles à supporter pour nous. En outre, nous maintenons les contacts par téléphone et Internet, ce genre de contacts s’est même intensifié depuis le début de la crise, ou depuis peu directement de loin en ville et malgré le port du masque ! depuis que les premières mesures de déconfinement ont eu lieu et que la vie reprend petit à petit en ville. À propos masque, le port est maintenant obligatoire dans les magasins et dans les transports publics, mais le masque n’est pas distribué gratuitement par l’état ou la ville, parfois par certains magasins si un client n’en possède pas, mais en règle générale chacun doit se procurer son masque. De plus en plus, les masques grand public deviennent un accessoire de mode et sont proposés en divers coloris et designs dans les boutiques.
En Bavière, la reprise des écoles se fait à petits pas comme le reste. Les classes terminales - qu'il s'agisse du bac ou du d'examens de fin d'études - genre brevet ou examen en fin de lycée professionnel - ont repris, lundi dernier, par petits groupes ; le lundi 4 mai, les classes présentant des examens, l'an prochain, vont reprendre le chemin des écoles mais tout cela en respectant les distances etc. donc les classes sont alternées, matin et après-midi. Les plus jeunes reprendront plus tard et sont toujours en télé-enseignement. À l'encontre de la France, l'Allemagne a choisi une autre stratégie estimant que les petits n'étaient pas en mesure de respecter la distanciation. Les écoles maternelles reprendront beaucoup plus tard mis à part les services offerts spécialement aux travailleurs des services d'urgence (aujourd'hui tout le personnel des hôpitaux et soins médicaux, puis les personnes employées dans l'alimentation et le commerce de première nécessité). Vu les demandes surtout de familles monoparentales, les offres devraient s'accélérer dans les prochains jours.
Le confinement fut déclaré le week-end du 16 mars et s'est assoupli le 27 avril avec l'ouverture des magasins de moins de 800 m2. Le 4 mai, les coiffeurs vont pouvoir rouvrir - heureusement pour nous ! - mais pas encore les magasins de + de 800 m2. Si la situation actuelle ne me pose personnellement pas de problème majeur, et c’est cependant l’avenir de nos pays, la situation économique en général et la situation de nombreuses branches d’activité qui me préoccupe, non que je ne puisse peut-être pas partir en vacances à l’étranger, cette année, loin de là, mais l’avenir des personnes travaillant dans le secteur du tourisme par exemple, dans le domaine culturel et nombre d’autres domaines.
Ni la solitude ni la peur d’être contaminée ne m’ont envahi jusqu’à présent, je n’en reste toutefois pas moins vigilante et respecte toutes les mesures de sécurité. Je reste toutefois optimiste et me dis que chaque crise ouvre de nouvelles perspectives et de nouvelles chances.
Pour en savoir plus sur la pandémie en Allemagne https://fr.wikipedia.org/wiki/Pand%C3%A9mie_de_Covid-19_en_Allemagne
Le journal du Gers remercie Geneviève Titze, co-présidente de l'association de jumelage Memmingen-Auch (bien connue des Auscitains) pour son témoignage.