Auch Football : « La FFF nous porte l’estocade ! »

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Président de Auch Football, Samuel Sotum-Castano en veut terriblement aux dirigeants de la FFF qui ont décidé de ne pas donner l’opportunité aux clubs amateurs de finir leur championnat.

Ce jeudi 16 avril est tombée inexorablement, définitivement, et sans appel, la décision de la Fédération Française de Football (FFF) : tous les championnats amateurs s’arrêtent là ! Un peu partout en France, des dirigeants de clubs ne cachent pas leur colère. Pour Auch Football, avant-dernier de sa poule en National 3, c’est la descente en Régional… alors qu’il restait huit matchs à disputer encore. Le président auscitain Samuel Sotum-Castano ne mâche pas ses mots.

- Président Sotum-Castano, comment avez-vous pris cette décision de la FFF ?

- Je suis extrêmement déçu. La FFF a pris une décision qui manque d’humanité. Elle a été complètement sourde aux besoins des amateurs. Elle s’en moque. C’est une décision qui, pour moi, est un abus de pouvoir terrible… La FFF nous porte l’estocade !… C’est d’un soutien sportif qu’on avait besoin, comme l’ont fait toutes les Fédérations en Europe, où il n’y aura pas de descente. La FFF est la seule Fédération à tuer les clubs qui n’ont pas pu jouer, sur le terrain, un tiers du championnat. C’est une décision terrible, incompréhensible et injuste. C’est un manque de respect flagrant envers le football amateur. Sachez que nous saurons nous en souvenir. J’aimerais que cette décision puisse faire jurisprudence. Hélas, la FFF a déjà pris les devants et a gagné du temps en se faisant soutenir par le ministère des sports pour éviter un éventuel recours.

- Dans les autres pays européens, les Fédérations n’ont pas adopté ce scénario-là ?

- Non, pas du tout. Elles ont déclaré année blanche, ou bien, elles n'ont fait monter que le premier. C’est ce qu’on souhaitait. Si on est dernier au terme du championnat, j’acte la descente, pas de problème. Mais là, il manque un tiers ! Huit journées ! Aujourd’hui, le football n’a pas été respecté, ni les bénévoles, ni les dirigeants. Encore une fois, la FFF démontre à quel point elle se moque du foot amateur et du bénévolat.

« La FFF se moque totalement du football amateur »

- Vous étiez montés en National 3 l’été dernier. Malheureusement, votre aventure à ce niveau-là se termine d’une « drôle » de façon…

- C’est « au revoir », « terminé ! ». Il y a même des clubs qui ont quatre matchs de retard (en plus des huit journées qui restaient à jouer) et qui sont relégués aujourd’hui. C’est un scandale sans nom. C’est triste. Je pense aux dirigeants, aux bénévoles, aux partenaires du club, aux joueurs, aux coachs. Je ne sais pas quels sont les mots, que faire… La FFF a démontré quelles sont les véritables raisons, et quels sont les enjeux de cette Fédération : les droits TV, les clubs professionnels. C’est le seul enjeu. Derrière, elle se moque totalement du football amateur. Elle n’en a pas besoin.

- Quel est le discours que vous allez tenir maintenant pour remotiver vos troupes ?

- Je n’en ai pas. Je ne sais pas. Pour l’instant, je ne suis pas dans cette réflexion-là. Aujourd’hui, je suis dans la réflexion de la situation présente… La FFF a débloqué une enveloppe de 86 millions d’euros. On s’en moque de leur enveloppe. La première des aides, c’est une aide sportive ! Là, le couperet est tombé. On l’acte. Maintenant, nous verrons quelle issue donner.

- On comprend que vous soyez sous le coup de la colère. Mais, en tant que dirigeant, vous restez motivé pour continuer à votre poste ?

- Je ne sais pas. Aujourd’hui, le débat n’est pas là. Je me sens volé par la FFF qui, en amont, publie un article disant que le ministère des sports valide leur décision. Ils ont gagné du temps. Tout le monde savait que le championnat ne reprendrait pas. Ils ont attendu le plus longtemps possible pour étudier un éventuel recours, pour étudier les enjeux économiques. Et derrière, acte de décision uniquement pour protéger les droits TV et le football professionnel.

- On vous sent, et c’est à juste titre, un minimum agacé et énervé. Mais peut-on parler de l’après ?

- Non ! « L’après », je m’en moque totalement. Aujourd’hui, je suis à N +1 de la décision. Je suis en train de réfléchir de la suite à donner en terme de recours ou de jurisprudence. « L’après », on verra dans quelques jours.

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