Pour la ville de Seissan, recevoir Carole Delga, présidente du conseil régional, le jour du marché hebdomadaire était exceptionnel.
Le marché, passage incontournable
Dans un premier temps, l’élue accompagnée par Philippe Martin, président du conseil départemental, a fait une halte sous la halle au gras où elle a pu échanger avec les producteurs locaux, une dizaine toujours fidèles à ce marché saisonnier. Le maire, François Rivière, n’a pas caché son déclin par rapport aux années 70-80, bien qu’il soit stabilisé depuis quelques années, l’expliquant par la vente directe auprès d’une clientèle d’habitués et pour beaucoup, par l’approvisionnement direct des conserveurs, une évolution impossible à inverser. En parcourant la rue du marché et la Place Carnot où se tient le marché de plein vent dévolu principalement au commerce de bouche, les élus ont pu se rendre compte de la satisfaction des distributeurs dont certains pratiquent la vente directe de leurs propres produits, maraîchage, fromages et volailles de la ferme notamment.
Carole Delga favorable au label P.N.R.
Mais le véritable objectif de la visite de Carole Delga était d’apporter son soutien au projet de création d’un Parc Naturel Régional en Astarac (P.N.R.) sur les communautés de communes Astarac-Arros en Gascogne, Cœur d’Astarac en Gascogne et Val de Gers, dont les présidents étaient d’ailleurs présents. Actuellement, ce projet de longue haleine en est à ses prémices avec l’étude d’opportunité et de faisabilité, la Région aidant à sa réalisation avant de le valider ou pas au cours de l’année 2020, le relais passant ensuite à l’État dans le cas favorable. Pour la présidente, l’intérêt premier d’un PNR sur un territoire est de faire prendre conscience de toutes ses potentialités et, dans le cas présent, en faire un laboratoire de nouvelles pratiques d’agro-diversité, vu sa ruralité et sa faible densité de population. Il est nécessaire de décrypter les attentes à venir dans différents domaines comme l’environnement, l’alimentation, l’énergie ou le problème de l’eau, ces attentes pouvant venir des villes situées à proximité qui deviennent demandeuses par rapport à la campagne
Un projet maintenant bien perçu
Premier retour positif, depuis le lancement de cette étude, l’ Astarac est maintenant identifié comme une réalité géographique qui doit l’être aussi du point de vue économique et culturel .Pour Bernard Malabirade, président de la Chambre d’Agriculture, partenaire du projet comme le sont la C.C.I., la Chambre des Métiers, la Fédération des Chasseurs, etc., ce projet a pu susciter quelques craintes auprès des agriculteurs. Aujourd’hui, ils ont pris conscience qu’il ne pouvait que leur apporter une valeur ajoutée, en les orientant vers de nouvelles pratiques de cultures par exemple, en les positionnant sur un marché de qualité que les citadins attendent. La tâche sera longue car il faut éviter les écueils. Vendredi, la Région s’est engagée pour contribuer à l’élaboration d’un projet bien conçu à la fois avec la population du territoire et pour endiguer son déclin en développant toutes ses potentialités.