Dimanche, à Fleurance, au stade Marius Lacoste, lors de la 5e journée de Fédérale 1, l’ASF a battu Bagnères-de-Bigorre 31 à 26 (MT : 24-9).
Arbitrage de M. Lac (Alpes - Côte d’Azur), assisté de MM. Salvat et Jaymes.
Pour l’ASF : 3 essais de G. Menabdishvili (14’), J. Clermont (28’) et F. Lanave (46’), 1 essai de transformation (40’+1), 3 transformations de N. Gabriel (14’) et M. Bouisset (28’ et 46’), 1 pénalité de N. Gabriel (17’).
Pour le Stade bagnérais : 3 essais de Pujo (61’), Malaret (68’) et Dulucq (78’) , 1 transformation de Matier (68’), 3 pénalités de Lassalle (3’, 13’ et 24’).
Évolution du score : 0-3, 0-6, 7-6, 10-6, 10-9, 17-9, 24-9, 31-9, 31-14, 31-21, 31-26.
Fleurance : F. Abadie, A. Lopez, G. Menabdishvili, W. Putuma, X. Chiari, A. Vidal, D. Camacho (c), J. Clermont, F. Lanave, N. Gabriel, L. Parat, F. Loison, L. Espinasse, C. Farah, M. Bouisset, M. Dupuy, R. Du Preez, M. Pottier, C. Puydupin, J. Thémmines, H. Pailhé, M. Eberland, G. Vepkhvadze. Entr. : M. Carré et B. De Giusti. Prépa. Phys. : Clément Rinjeonneau. Manager : Nicolas Dupouy.
Bagnères : Pambrun, Pujo (c), Lisbani, Dutrey, Degrave, Domeco, Malaret, Geledan, Arnaune, Lassalle, Arbaud, Cabanne, Dubarry, Meynier, Dulucq, Bernard, Beyes, Szabo, Gayri, Capberbet, Cayoulle, Matier, Boath. Entr. : C. Cazaux et D. Fourtané.
Petit à petit l’oiseau fait son nid. Troisième victoire en cinq matchs pour les Gersois. À ce rythme-là, Fleurance devrait assurer son maintien bien avant l’arrivée des premiers bourgeons. Mais ce dimanche, contre le Stade bagnérais, cette formation fleurantine a eu la mauvaise idée de jouer avec les nerfs de ses supporters. Alors qu’ils tenaient le bonus offensif à l’entame du second acte, Damien Camacho et sa bande, comme piqués par une nuée de mouches tsé-tsé, ont subitement baissé les bras, laissant les joueurs de la vallée de l’Adour leur rentrer dans le lard (pardonnez l’expression), les étouffer et aller par deux fois en huit minutes aplatir dans l’en-but (61’ et 68’). Et le bonus offensif qui s’envole. En fin de match, Nicolas Dupouy, le manager de l’ASF, n’a pas caché sa colère et sa frustration. À ne pas douter que cette semaine le sujet sera sur la table afin de trouver collégialement les raisons de cette apathie de seconde période.
Une seconde période qui avait pourtant débuté de façon remarquable avec un essai de F. Lanave (46’), son cinquième, cette saison. Un essai qui illustrait alors la nette domination des joueurs du tandem M. Carré et B. De Giusti qui avait fait l’essentiel du boulot lors du premier acte. Car, malgré une entame poussive (menés 0-6 après 13’), les Fleurantins avaient débloqué leur compteur avec une charge G. Menabdishvili (14’) qui perforait la défense bagnéraise. Puis ce fut au tour de J. Clermont d’inscrire son deuxième essai depuis le début du championnat (28’). Dominés, privés de ballons, poussés au reculoir, les « noir et blanc », dans les arrêts de jeu, après avoir avoir par deux fois écroulé la mêlée, offraient un essai de pénalité aux locaux qui prirent le large (24-9).
Le scénario des 40 dernières minutes, vous connaissez déjà. Le demi d’ouverture gersois Nicolas Gabriel se veut rassurant : « Ce n’est pas inquiétant parce qu’on connaît la force du groupe. On sait ce qu’on est capable de faire… depuis le début de la saison, on doit remonter au score. Mais là, c’est la première fois qu’on a plus de vingt points d’avance à la mi-temps. On est encore une équipe qui se construit. On avance petit à petit. On fera les comptes à la fin. » Et le Géorgien G. Menabdishvili d’y aller aussi de son commentaire en mêlant regrets et satisfaction : « On aurait pu avoir les cinq points au lieu des quatre. Mais une victoire c’est une victoire ».
Alors qu’ils pensaient repartir vers leurs chères montagnes les valises beaucoup plus lourdes, les joueurs de C. Cazaux et D. Fourtané se sont vu offrir l’occasion de ramener en souvenir le point du bonus défensif. Mais il serait de mauvais ton de faire le difficile. Fleurance a gagné. Et ces quatre points s’ajoutent à la liste des points nécessaires pour le maintien. Ce qui est pris n’est plus à prendre. Et à ce jour, Fleurance occupe la cinquième place au classement. Du travail, certes, il y en a encore beaucoup à effectuer. Tous les hommes du président M. Courtès ne se le cachent pas. Les manches retroussées, ils vont se remettre aux fourneaux pour préparer le déplacement à Oloron de dimanche prochain. Et sans pression, sans complexe ; mais avec beaucoup de détermination et de respect pour leurs adversaires.
Ils ont dit…
Gaston Szabo (n°18 de Bagnères) : « C’était très dur. Je pensais qu’on allait repartir avec un score plus lourd. Mais finalement on obtient le bonus défensif, et on aurait pu gagner. Mais c’est une très bonne équipe en face. C’est déjà pas mal d’avoir le bonus. »
Jérôme Cabanne (n°12 de Bagnères) : « C’était mal embarqué. On fait les dix premières minutes bien. Et après on craque sur deux actions. Dans les vestiaires, on s’est dit qu’on avait rien à perdre. Puis on prend un autre essai dès la reprise. On est menés 31-9. On aurait pu en prendre 50. Mais on a relevé la tête. Fleurance a une équipe solide, et je leur souhaite bonne chance pour la suite. Et on se retrouvera au match retour. »
Nicolas Gabriel (ASF) : « Du positif et de la frustration. On fait une grosse première période, en sollicitant les avants, la conquête. Et en seconde période, je ne sais pas ce qui nous a pris. Peut-être qu’on s’est dit qu’on avait le bonus en main déjà et qu’on allait jouer les bras au-dessus du guidon. Ça nous apprendra. C’est mieux pour la suite, ça nous fera progresser. »
Mickaël Carré (co-entraîneur de l’ASF) : «La fin de match a été agaçante parce qu’on n’a pas respecté le jeu. Quand on ne met plus de combat à ce sport, on n’avance pas. Bagnères en a manqué au début, et nous, on en a manqué à la fin. Finalement, ça fait un match équilibré. Nous, on n’est pas du tout satisfait de cette seconde période où on a voulu coaché très tôt, justement, pour garder un petit peu d’enthousiasme, de la vitesse, de garder un peu de combat ; et finalement, on n’a pas eu ça… c’est vrai qu’on est frustré d’avoir perdu ce bonus offensif ; mais on a gagné. Ce qu’il faut retenir, c’est cette victoire qui nous met dans le haut du tableau. Maintenant, on sait qu’on a beaucoup de choses à travailler. En finissant onzième l’année dernière, on ne va pas se retrouver deuxième cette année. Il faut franchir des paliers. »
Giorgi Menabdishvili (ASF) : « On a bien joué la première période, mais le rugby, ça se joue 80 minutes… Je ne sais pas pourquoi on a baissé les bras. On joue en Fédérale 1, et on doit accrocher pendant 80 minutes. Une seule première période, ce n’est pas assez. »
Nicolas Dupouy (manager ASF) : « On ne va pas cracher sur la victoire. Déjà, il faut respecter l’adversaire, ce qu’on a fait en première période. En seconde, en se relâchant, on ne s’est pas respecté nous-mêmes, et eux non plus. C’est bien de prendre quatre points. Avant le match, on avait aucune prétention d’en prendre cinq, même si au vu de la physionomie du match, on aurait pu en prendre cinq… C’est là qu’on voit qu’on a encore beaucoup à apprendre en Fédérale 1. On est une jeune équipe et on progressera petit à petit. »
Florian Lanave (ASF) : « On s’est fait peur encore une fois, comme toutes nos victoires jusqu’ici. Mais on a gagné, c’est le principal… (sur son début de championnat et ses cinq essais) Pour ma deuxième saison en Fédérale 1, je suis plutôt content. Que ça continue si ça peut aider l’équipe, tant mieux. »