Samedi 28 septembre, le comité de pilotage présidé par Delphine Grail-Dumas, sous-préfète de Mirande, organisait une journée à la mémoire des Harkis de Mirande, sur le thème « Une histoire à partager, une mémoire à honorer ».
Dès le matin, près d’une centaine de personnes s’était regroupée à Berdoues pour parcourir les sentiers de la forêt domaniale qui fut entre 1962 et 1975, chantier de forestage pour les Harkis accueillis à Mirande.
En fin de matinée, tout le monde s’est rassemblé devant la stèle au pied des Douglas plantés il y a plus de 40 ans par des hommes déracinés de leur terre natale.
Fatma Adda rappela les fondements de l’association locale HOM, Harkis Occitanie Mémoire, qui œuvre pour collecter les témoignages de familles qui vécurent cette période dans les faubourgs de Mirande, et pour en transmettre le souvenir.
Sabbah Atrous, présidente de l’association audoise SACHE, Supplétifs, Anciens Combattants Harkis et leurs Enfants, exprima son plaisir de partager cette cérémonie, accompagnée de membres de son association. Elle a insisté sur le devoir de transmettre la mémoire afin que leur histoire ne soit pas oubliée, ainsi que leurs enfants. Il est temps de tourner la page de la guerre, mais auparavant tout doit être dit. Car lorsque la vérité est dite, on est plus riche pour pouvoir effacer ou du moins apaiser un passé douloureux.
Yamina Arino, descendante de Harkis, a lu des poèmes écrits par les élèves du lycée agricole de Mirande Valentées.
Madame la sous-préfète a souligné l’émotion qui entoure cette commémoration sur les lieux de travail du chantier de forestage. Elle remercia les membres du comité de pilotage pour l’organisation de cette journée.
Un repas convivial rassembla tous les participants autour d’un délicieux couscous.
L’après-midi, la projection d’un documentaire «Harkis, le pays caché » réalisé par Luc Gétreau, s’est déroulée dans la salle de cinéma de Mirande, en présence de Catherine Seguin, préfète du Gers.
Au terme de la projection, le débat s’est engagé entre les spectateurs et le réalisateur. Plusieurs personnes ayant vécu dans les camps d’hébergement et dans les hameaux de forestage ont exprimé leurs souvenirs douloureux justement présentés dans ce film. Un des fils de Madame Seguin dira son émotion face à la souffrance et le manque de reconnaissance des Harkis.
Les organisateurs regroupés en comité de pilotage (État, Onac, collectivités, lycées, associations d’anciens combattants, de mémoire, et de randonneurs...) étaient très satisfaits du déroulement de la journée et envisagent déjà l’organisation de la prochaine.