C’est, d’après les connaisseurs, une des trois rares églises du Gers construites en bauge (donc en terre crue, ce « matériau du pauvre » de jadis si présent dans le sud de l’Astarac). Mais celle-ci est entièrement en bauge.
Aujourd’hui, simple chapelle où un office a lieu épisodiquement, c’était naguère une église paroissiale avec curé desservant. Sa fondation remonte haut dans le temps mais, probablement victime par incendie des ravages des Guerres de Religion, elle fut alors reconstruite en terre crue, une technique constructive qui lui a permis, véritable élément du patrimoine bâti, de traverser les siècles avec solidité.
À la faveur de travaux d’entretien entrepris par l’association qui la protège - Les Amis de Saint Jaymes -, les murs intérieurs ont été décroûtés du sol au plafond par une équipe de bénévoles. On pourra donc découvrir ce spectacle rare lors des Journées européennes du Patrimoine des 21 et 22 septembre prochains. L’édifice y sera en effet ouvert au public avec une exposition des œuvres de Michèle Septier, enluminures et calligraphies, et démonstrations par l’artiste.
Les mêmes jours, au Foyer Rural du village, sera présentée l’exposition sur les murs en damier de l’Astarac et du Magnoac, une technique constructive rare également, avec des démonstrations d’utilisation de la terre crue par le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement du Gers (CAUE 32).
Saint Michel, désormais « capitale des murs en damier », serait donc aussi le seul village gersois à posséder une église bâtie entièrement en bauge.
Texte et photo Henri Calhiol