La « chuletada » qu’es aco ? Même les Gascons pure source ne l’employaient pas avant 1970, jusqu’à ce que deux aficionados locaux de retour d’une virée tauromachique en Aragon ne traversent par hasard un petit village espagnol où se déroulait, en plein air, un petit déjeuner bien particulier incluant toutes les générations. Des côtelettes d’agneau étaient grillées sur place et mangées sur le pouce accompagnées de quelques bons verres de rouge. Pourquoi pas inclure cette tradition dans le déroulé de la fête de septembre dévolue plus particulièrement aux animations taurines ?
Désormais un rituel immuable
Ainsi est donc née la chuletada qui se déroule chaque premier dimanche matin de septembre dans la bien nommée « rue de la Coustète » (rue des Côtelettes en langue gasconne). Si les braises sont prêtes et les grilladous en place très tôt, l’arrivée des convives s’étale sur deux heures suivant l’état de fatigue consécutif pour certains aux libations de la veille, mais le rituel reste immuable. On vient parfois de très loin pour cet évènement annuel. Il se passe toujours à quelques mètres du vénérable figuier et une seule table est tolérée, réservée en principe aux vétérans et aux invités de marque. Mais cette année, plus de table bancale, Paguère ayant obtenu, il est vrai après âpre négociation, avec Monsieur le maire, le prêt d’une solide table et de deux bancs provenant des ateliers municipaux … Fallait bien ça pour que Géraldine qui s’apprête à partir vers d’autres horizons, en garde le meilleur des souvenirs jusqu’à avoir envie de revenir l’an prochain !
Une affaire de couteaux aussi
Hormis cette petite touche de modernisme, rien n’était changé : la viande doit se manger, surtout pas en sandwich, mais coupée au fur et à mesure sur le morceau de pain, détail fort important ! Et c’est là que l’on sort les couteaux de poche, souvent du matériel de marque qui a été acheté ou offert dans une circonstance bien particulière. Et voilà que deux dames, voulant sans doute être dans le coup, sont arrivées avec deux couteaux modernes, deux couteaux de type suisse, qui leur sert lors des pique-niques et qui, par contre, se sont avérés pas très performants pour ce type d’exercice. Malgré quelques remarques de certains messieurs et quelques gestes maladroits, l’appétit n’a pas été coupé et la bonne humeur est restée de rigueur.