75ème anniversaire du Débarquement et de la Libération du Gers

CCI16072019.jpg

Focus sur deux résistants vicois

24 juin 1944 : Louis Prouadère abattu par les Allemands

Grâce à Jean Fourès et à l’historien du maquis de Gascogne, Guy Labedan, nous connaissons aujourd’hui les circonstances du sacrifice du jeune Vicois, Louis Prouadère.

Employé dans l’entreprise de transports en commun Razat, il s’était vu confier une mission de liaison avec le maquis de Castelnau-Sur-l’Auvignon. C’est dans la petite chapelle de l’annexe d’Aurens qu’il va être capturé les armes à la main.

Nous sommes le 21 juin 1944. Il est aussitôt conduit à Auch par la troupe de passage qui vient de mener l’opération sur le petit village de Castelnau-Sur-l’Auvignon. Il est présenté à la Kommandatur qui siégeait alors à l’Hôtel de France.

Le fait d’avoir été pris les armes à la main va le conduire à la peine capitale.

Le mouvement de résistance ne peut connaître le moment du transfert du quartier Espagne pour tenter de le libérer.

Le 24 juin, il fut fusillé dans la cour de la caserne.

Les Vicois se souviennent très bien de Loulou qui aimait particulièrement la vie comme le prouve ce document photographique où il participait à un corso de chars déguisé en toréador.

Le curé Thiard qui officiait alors à Vic, tint dans la semaine qui suivit son exécution à dire une messe en l’honneur de Louis Prouadère, office auquel assistèrent des membres du groupe de résistance de Jean Fourès.

La route qui mène de Vic à Marambat, porte le nom du boulevard du soldat Louis Prouadère.

Le combattant de l’ombre : Maurice Poncelet, peintre résistant, membre du bataillon de l’Armagnac.

Lors des cérémonies du 8 mai 1999, à Vic, un hommage fut rendu au peintre résistant Maurice Poncelet en donnant son nom à la rue où il a habité avec sa femme Ramona et sa fille Anita pendant sa parenthèse vicoise.

Lors d'une exposition de ses œuvres par l'association des Sept Péchés Capiteux, les jeunes Vicois avaient découvert Maurice Poncelet, les anciens avaient retrouvé au travers de ses peintures le résistant qui milita à leurs côtés.

Aux murs de cette exposition, figurait la toile « la marchande de cages » que le maréchal Goering voulait acheter fort cher à Maurice Poncelet. Dans un acte de résistance, Maurice Poncelet refusa et envoya son œuvre au musée Carnegie à New York où elle resta jusqu'à la libération.

Pour ses amis du bataillon de l’Armagnac, Maurice Poncelet est « Properce », l’homme des parachutages dans le secteur de Vic-Fezensac, l’homme du renseignement et, lorsque s’organisa dans le Gers le premier réseau de résistance, Poncelet avait été mis en contact avec le professeur auscitain Bourrec.

Après la drôle de guerre, Maurice Poncelet est démobilisé dans le Condomois, il gagne Vic-Fezensac et habite dans une maison située dans une venelle qui relie la rue des Cordeliers à la rue Mercadère. En 1941, naît sa fille Anita à l’hôpital d’Auch.

Il connaît une période difficile assurant quelques travaux de peintre en bâtiment et réalisant des toiles sur commande.

Mais il veut surtout reprendre le combat pour chasser l’ennemi et regagner Paris, mais libre.

En 1942, une gerbe avec un V de la victoire est déposée au monument aux morts pour protester contre la répression sanglante des nazis à Marseille. Maurice Poncelet n’y est pas étranger.

Il est sollicité par Gaston Saint-Avit pour organiser les parachutages dans le secteur. Oscar Sansot, ancien maire de Belmont, se souvient de ces nuits d’angoisse où on attendait les containers largués depuis les avions.

Maurice Poncelet a raconté à son ami Raymond Escholier un parachutage par une nuit glaciale sur les collines de Grassio où sur un sol glacé, il tira une quinzaine de containers avec ses amis de Belmont.

Poncelet est capturé par les miliciens avec le Danois Petersen; ils sont conduits à la Kommandatur d’Auch où malgré les brutalités de ses geôliers, il ne parlera que pour insulter ses bourreaux.

Il réussira à s’évader d’une manière classique en nouant des couvertures.

Les Allemands ne sauront jamais rien du parachutage chez Carrère sur Caillavet et ne connaîtront jamais la signification du message envoyé de Londres, « La mariée s’est évanouie » annonçant la venue d’un avion chargé de containers bourrés d’armes et de munitions.

IMG_20190803_0003.jpg
IMG_20190803_0003.jpg
IMG_20190803_0002.jpg
IMG_20190803_0002.jpg
IMG_20190803_0001.jpg
IMG_20190803_0001.jpg
Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles