75 ème anniversaire du Débarquement et de la Libération du Gers

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Combattants volontaires

En amont de la célébration du 75ème anniversaire du Débarquement et de la Libération du Gers, les 10 et 11 août, à Vic-Fezensac, nous poursuivons nos récits et témoignages.

A vous tous qui avez résisté

Vic et son canton ont trouvé dans cette période trouble des hommes et des femmes dont "le cœur qui haïssait la guerre a pourtant dès lors battu pour le combat et la bataille"

Au pays des Mousquetaires, on refusait la servitude.

Écoutons les Vicois aujourd'hui disparus, Jean Fourès, Jean Saint-Avit, Eusabio Quintanilla qui ont fouillé dans leurs souvenirs souvent avec émotion.

Ils ont décrit avec précision ces parachutages sur les terrains de Pédaubas, du Chat, de Pujos, de Laouarde, de la Lose, à Belmont. Avec eux, nous avons connu l’attente des avions (les célèbres Malifax) qui larguaient entre les balises (souvent des feux de broussaille).

Nous les avons suivis aussi ces nuits sur les pentes glacées par des températures polaires pour enlever les lourds containers tombés du ciel. Chars à bœufs, brouettes, il fallait faire vite, les collines avaient des yeux et des oreilles.

Puis, c’était la recherche de la planque, four à pain, poulaillers, hangar à paille.

Il y avait le matériel mais aussi les hommes qui transitaient par le Gers, direction l’Espagne, l’Afrique du Nord, puis Londres.

Malina Semenowiez et la famille Mauroux

Le souci des hommes est d’informer les générations qui suivent les guerres « pour qu’elles ne connaissent plus jamais ça ». Le conflit de 1940 n’a pas échappé à ce souci et les documents ont été établis à l’intention des enfants des écoles. C’est ainsi que l’on a retrouvé, sur une bande sonore réalisée par le groupe pédagogique de l’École Moderne, le témoignage émouvant d’une polonaise repliée à Saint-Jean Poutge où elle continuait le combat en liaison avec la famille Mauroux.

Elle était hébergée dans une maison qui fut dans le temps « L’hôtel de la Marine » pour bien signifier que Saint-Jean Poutge était port fluvial lorsque la Baïse était navigable. Un jour, les Allemands suivant une indication d’un collaborateur investissent le village. Malina Semenowiez se souvient : « Ils sont arrivés par centaines, ils couraient dans toutes les maisons….Ils nous brusquaient, ouvraient les armoires, hurlaient. À côté de ma chambre était un local à débarras, c’était là qu’étaient préparés la nourriture et l’équipement pour les maquisards en transit vers la frontière espagnole. Je savais que la veille deux résistants s’étaient installés là pour dormir. J’explique donc à l’officier allemand que je n’ai pas la clé de ce local mais que s’il le souhaite, j’irai au moulin la chercher. J’ai dit cela d’une manière très rassurée et calme mais, au fond de moi, j’avais tellement peur que je sentais mes jambes flageoler. J’ai convaincu sans peine l’intervenant. Mais ce jour-là, ils ont fait des rafles dans le village et certains ne sont jamais revenus des camps de concentration.

Quand on parle de résistance à Saint-Jean Poutge, on se doit de saluer la mémoire de Louis Mauroux, capturé le 3 mai 1944 et mort en déportation en 1945. Hommage aussi doit être rendu à son père Ferdinand Mauroux, premier chef de la résistance dans le Gers et qui fut arrêté en 1942. Villa devait lui succéder à la tête de l’organisation gersoise.

On doit se souvenir aujourd’hui que beaucoup de Vicois ont choisi de résister et sont devenus des soldats de l’ombre pour que la liberté reste en pleine lumière.

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