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Le 75ème anniversaire du débarquement et de la libération du Gers sera célébré à Vic-Fezensac, les 10 et 11 août, autour des arènes.
Cette manifestation proposera des panneaux-photos, une exposition de matériel de guerre, des conférences par des historiens, des témoignages de résistants, des récits des batailles qui se sont déroulées dans le Gers.
Cette belle leçon d’histoire a été organisée par le président de la Varangue, Joseph Berenguer, et le président du Jeep Club d’Artagnan, Dominique Soulan et par les membres des deux associations.
Cette manifestation prouvera que les Vicois se sont battus pour sauver leur territoire et leur liberté.
Certains l’ont payé de leur vie : leurs noms figurent sur le monument aux morts.
Dans les jours qui viennent, nous publierons des témoignages récupérés à partir de bandes sons ou de documents écrits.
Nous commençons par l’évocation des parachutages sur Belmont.
Vols au-dessus de Belmont
Sur la photo, le peintre résistant Maurice Poncelet pose, avec en toile de fond, un parachute gonflé par un vent d’Autan avec ses camarades des longues nuits de parachutage parmi lesquels Oscar Sansot, ancien maire de Belmont, aujourd’hui disparu.
Maurice PONCELET, pour lui, c’était l’homme de la bande à Georges Dumont qui était chargé d’organiser les parachutages dans le secteur de Belmont.
À l’évocation de ces nuits d’angoisse, Oscar Sansot s’animait de passion : « Un de nos terrains se situait dans la vallée de Mazous. À mon avis, je le répétais bien souvent, un mauvais site qui était dominé par le village de Belmont. Alors, vous pensez, un quadrimoteur qui, de nuit survolait plusieurs fois le village, ça faisait jaser. J’allais souvent à l’épicerie qui était très fréquentée, me mettre à l’écoute, et on racontait qu’un avion allemand (sic) volait tellement bas qu’il avait épointé un peuplier.
Lorsque Poncelet avait capté le message annonçant un parachutage, nous nous rendions sur les lieux. Nous placions une grosse lampe pour indiquer l’extrémité du terrain et d’autres plus petites pour délimiter la zone de largage des containers qui étaient au nombre de 18 ou 20 chaque fois. L’avion faisait un premier passage de reconnaissance, un deuxième pour nous signaler qu’il nous avait repérés, un troisième pour les parachutages et parfois un quatrième pour un salut de l’amitié.
La récupération des tubes
Avec le même sourire qui devait éclairer son visage ces soirs où le parachutage avait réussi, Oscar Sansot continuait : « C’est alors que commençait le dur labeur de récupération et de camouflage de ces tubes. C’était lourd, il fallait s’y mettre à quatre ou cinq. Nous travaillions dans l’inquiétude. Dans ces périodes troubles, on ne sait plus à qui on peut encore faire confiance. Une fois, nous avons laissé les parachutages pendant trois jours dans une petit bois et le père Doat a passé ces trois jours à surveiller le secteur. Nous avons ainsi mené à bien trois parachutages, ce qui permit d’armer et d’alimenter les groupes de maquisards du secteur, toujours sous le contrôle d’un délégué du colonel Hilaire.
Un quatrième était prévu mais, dans la journée, Gaston Saint-Avit qui chapeautait toutes ces opérations, fut inquiété par la milice. Il réussit à s’échapper (c’est son épouse qui sera emmenée comme otage et sera victime des camps de concentration) mais on sait qu’il y a eu dénonciation. Ce soir-là, nous devions recevoir des containers et trois hommes dont un spécialiste radio, devaient être parachutés. Nous avons téléphoné au PC à Condom et le colonel Hilaire a réussi à faire annuler l’opération sur Belmont »
Oscar Samsot en regardant avec émotion cette photo jaunie, photo de retrouvailles dans sa ferme de Bouhoben à Belmont rendait hommage à ses amis, Georges Dumont, Dumontl e boulanger, Poncelet, Aylies, Doat , Petersen le Danois: « C’était le bon temps et puis je pense que nous avons modestement contribué à retrouver nos libertés. »
