Neuf mois qu’on l’attendait. On l’imaginait magnifique, joyeux, plein de vigueur… Mais voilà qu’au bout d’une toute petite semaine, il se révèle être brutal, tyrannique, sans pitié. Nos nuits blanches accumulées, à la recherche - en vain - d’un peu de répit, le laissent plus froid que des glaçons en train de sombrer dans la canicule ambiante.
L’été, on l’a voulu, on y a cru. Mais là, ras la casquette ! Accablés, on en viendrait presque à regretter les mois en « brrr… ». Et à l’heure où les vacances estivales sonnent la charge, une seule idée en tête : prendre la poudre d’escampette, pour fuir cette fournaise.
L’escampette qui pourrait bien être le nom d’un petit paradis terrestre, tirerait son origine de l’italien scampare, qui aurait donné en ancien français "escamper". Au XVIIe siècle, on « escampait » lorsqu’on s’enfuyait à toutes jambes, face à un danger, une menace, ou l’ennemi. À chaque fois qu’il fallait décamper en fait…
La poudre serait ainsi la poussière soulevée lorsqu’on est un athlète à la course ou un héros dans un dessin animé.
Mais pour nous faire un peu plus transpirer, d’autres origines sont revendiquées. Dans le registre militaire, par exemple, les réserves de poudre étaient, par sécurité, disposées à l’arrière des troupes. Les artilleurs étant placés à l’avant, les porteurs de munitions devaient les réapprovisionner. Et lorsque la bataille faisait rage, ils préféraient parfois ne pas remonter au front ; ils « escampaient » donc, en restant près de la poudre.
Dans un tout autre domaine, l’expression viendrait d’une médication, très prisée par les charlatans au XVIIème siècle, issue d’une poudre purgative. Elle avait surtout le don de faire s’enfuir précipitamment les malheureux qui en absorbaient.
Alors que de nombreux juilletistes ont déjà pris la poudre d’escampette vers des lieux salvateurs, la « Petite parenthèse » va elle aussi se retirer un temps, après une année d’actualité sociale particulièrement brûlante.
Elle laisse sa place, toute chaude, aux festivités de l’été qui seront relayées par les infatigables correspondants du Journal du Gers. Un grand coup de chapeau à eux, qui, malgré un âge honorable pour certains, continuent d’alimenter bénévolement les colonnes, afin que vous puissiez tous retrouver l’information gratuitement. Où que vous ayez pris…la poudre d’escampette.
Très bonnes vacances à tous !
Illustration Pixabay.com