C’était une première pour l’ASPAD (Association de sauvegarde du patrimoine à Duran) que de proposer une causerie sur l’histoire du château de Duran, mais aussi pour les deux intervenantes, Danièle Puginier et Claudine Wiorowski. Lesquelles ont effectué durant plusieurs mois des recherches notamment aux archives départementales et à l’archevêché. Elles ont rendu compte de leurs travaux, ce vendredi 29 mars, à l’aide d’un diaporama fort bien commenté qui captiva pendant plus d’une heure un nombreux public.
En prologue de l’histoire du château et de ses propriétaires, il apparut nécessaire aux intervenantes de remonter le cours de certains évènements concernant la seigneurie de Duran. Laquelle subit au milieu du XVIème siècle de part sa proximité d’Auch, le siège du comte de Montgomery, lieutenant de Jeanne d’Albret, lequel brûla l’église. Rattaché à la maison d’Armagnac, Duran passa aux mains de la famille de Roquelaure dont Antoine de Roquelaure (Ami d’Henri IV, protégé de Jeanne d’Albret, présent dans le carrosse d’Henri IV lors de son assassinat), Gaston Jean-Baptiste de Roquelaure (fils d’Antoine de Roquelaure) et père du dernier duc de Roquelaure, Antoine Gaston Jean-Baptiste de Roquelaure dont sa fille Françoise, épouse du duc de Rohan et dernière héritière des Roquelaure, vendit les terres de Roquelaure et de Duran, en 1752, à Victor de Riquetti, marquis de Mirabeau.
Lequel vend Duran, en 1765, à Jean Dominique Sentetz, bourgeois d’Auch qui devint seigneur de Duran et y bâtit le château. Son fils, Blaise Thérèse Sentetz, fut procureur du roi, député du Tiers État aux États Généraux, il mourut en 1840. Son fils Pierre Sentetz lui succéda, il fut nommé maire d’Auch par l’empereur, il décéda en 1858. Le dernier de la saga des Sentetz, Amand Sentetz, colonel, mourut en 1869. Puis se succédèrent, jusqu’à ce jour, pas moins de neuf propriétaires du château.
La causerie se conclura par l’un des derniers propriétaires du château, le général Zygmunt Broniewski, dont la tombe est située au cimetière de Duran. Il servit dans l’armée de son pays, la Pologne, durant les deux guerres mondiales. Il fut notamment commandant suprême des forces du maquis en Pologne. Il quitta son pays clandestinement, en passant par la Bavière, pour rejoindre la brigade polonaise du maquis des Forces Armées de la Nation, puis il se rendit en Italie où sont les forces polonaises du général Anders. Enfin il rejoint Duran en compagnie de nombreux officiers dont le but était de contacter et rassembler sans attirer l’attention des personnalités, militaires de haut rang et intellectuels susceptibles de constituer le futur gouvernement de la Pologne libre et indépendante. Malade et profondément affecté par l’éloignement de son épouse, il décéda le 23 juin 1949.