Les écoliers, les collégiens, les lycéens, les pensionnaires des IME et des Ehpad du territoire de la Communauté de communes du Bas-Armagnac (CCBA) (1) ont une chance rare de découvrir des arts qui touchent à la photographie, mais pas à la photographie numérique. C’est une chance parce qu’il s’agit d’œuvres uniques de photographie, typiquement artisanale, que certains qualifient d’alternative, que l’on peut réaliser dans sa cuisine avec ses enfants.
Alice Planes
C’est Alice Planes, une jeune artiste photographe aux talents multiples qui va animer cette résidence ou plutôt, qui l’anime déjà, puisque la résidence va du 25 mars au 12 mai 2019.
Photographe, Alice Planes travaille sur plusieurs médias : la vidéo, avec des films – dont certains d’animation – et des idées originales. Par exemple : sur une assiette, un film se déroule « donnant l’illusion que le décor s’anime ». L’artiste nous dit adorer les transformations de ses photos : retouches graphiques sur ordinateur, photocopie recadrée et transférée sur un support quelconque, sérigraphie brodée, dessin par projection etc.
Elle a réalisé de nombreuses expositions personnelles et/ou collectives depuis 2008, dont certaines à la suite de résidences artistiques, à l’Institut français du Maroc à en 2010 (atelier d’initiation au cinéma d’animation), à Boulogne-sur-Mer en 2016, à Marchiennes en 2018. Elle a aussi créé un atelier de linogravure au Musée de l’histoire de l’immigration en 2015 à Paris. Et elle a participé à de nombreux autres événements artistiques dans tout le pays.
Noter que certains de ses courts métrages – primés - sont toujours projetés.
Alice Planes se dit très motivée pour effectuer cette résidence artistique à la CCBA : elle trouve dans ce type de mission « la satisfaction de mettre en avant les compétences des participants, de créer des envies, des curiosités et, j’espère, des vocations. »
L’objectif de sa résidence : « valoriser le territoire et son patrimoine », comme elle l’a déjà fait ailleurs.
Projets pour la résidence
Entraîner les participants hors des sentiers battus en expérimentant des créations diverses, en mêlant images fixes, broderies, images animées, voilà son objectif. Proposer à chaque participant de puiser « dans l’histoire de chacun, un point de départ à une recherche créative commune ».
Mais Alice Planes ajoute que la liste qui suit n’est pas exhaustive : les participants vont aller de découverte en découverte !
Le cyanotype : un procédé photographique inventé en 1842 par l’astronome anglais par John Frederick Herschel. Basé sur la sensibilité des sels de fer à la lumière, sa mise en œuvre est simple, rapide et bon marché. Le papier est sensibilisé au pinceau par une solution de citrate de fer ammoniacal et de ferricyanure de potassium, puis séché à l'abri de la lumière. Le tirage se fait ensuite par contact avec la matrice négative. Le temps d'exposition à la lumière naturelle dure une quinzaine de minutes, produisant une modification de la composition des sels de fer. Le papier est ensuite rincé à l'eau pour dissoudre les sels de fer non exposés, puis séché. C'est durant cette opération de séchage que se forme le pigment couleur bleu de Prusse, caractéristique du procédé. (D’après www.parisphoto.com).
La constellation photographique est une forme d’organisation plus souple, plus libre et plus éclatée que la séquence linéaire ou que d’autres agencements comme le mur d’images. Elle n’implique pas d’unité, ni dans le format des photographies ni dans leurs thématiques. Au mur c’est une combinaison de photographies hétérogènes, dans laquelle c’est la relation elle-même qui devient l’enjeu. (D’après http://www.paris-art.com/). Les images seront fabriquées et/ou collectées exprès.
L’impression numérique sur tissu sera exécutée « sur le thème de la mixité/vivre ensemble ». Des portraits seront imprimés sur du tissu et ce tissu servira à coudre des coussins. Ceux-ci seront disposés sur le sol pour que l’on puisse s’asseoir, voire se coucher au milieu de ces portraits d’inconnus.
Le sténopé se présente sous la forme d’une boîte dont l’une des faces est percée d’un trou minuscule qui laisse entrer la lumière. Sur la surface opposée à cette ouverture vient se former l'image inversée de la réalité extérieure, que l'on peut capturer sur un support photosensible, tel que du papier photographique. Comme l'œil, le sténopé capture des images inversées du visible. Du fait de la petite taille de l’orifice permettant à la lumière de pénétrer à l’intérieur de l’appareil, le temps nécessaire pour impressionner la surface photosensible est très long. Selon la taille de l’appareil et de l'ouverture, il peut se chiffrer en secondes ou en heures. Le trou minuscule du sténopé permet une profondeur de champ pratiquement infinie. (D’après Wikipedia).
Le grattage de polaroïd, effectué sur une table lumineuse, permet à Alice Planes d’allier photo et dessin.
Les photographies brodées : il s’agit de broder sur des images choisies par les participants.
La peinture sur photocopie permet, une fois qu’un récit a été mis au point avec des photocopies de tout format, de les peindre à l’acrylique et de les exposer.
(1) Grâce à la CCBA, à la Direction régionale des affaires culturelles, à l’Association départementale pour le développement des arts et le Centre social et culturel le Clan.