Non, non, la « Petite parenthèse » n’est pas en retard ce matin, c’est juste l’heure qui est en avance.
Eh oui, si vous avez raté l’information ces derniers jours, vous constaterez vite qu’une fois de plus, une heure cette nuit nous a été subtilement subtilisée, par un phénomène qui n’a rien de surnaturel.
On aurait pu penser pourtant qu’après la consultation citoyenne lancée par la Commission européenne l’été dernier, l’abandon du changement d’heure, majoritairement plébiscité (à 84%), pouvait rapidement se concrétiser.
Parce que cette histoire de « En avril on avance et en octobre on recule », ça fait belle lurette qu’on nous la raconte !
Pour se mettre les neurones en jambes, petite question : qu’est-ce qu’une « lurette » ? À vrai dire, personne ne le sait, puisque ce mot n’existe que dans cette expression, qui signifie depuis bien longtemps.
Apparue vers la fin du XIXème siècle, elle aurait pour origine un savant mélange de « belle » et de la variante dialectale « heurette », ou « hurette ». Ici, il s’agit bien d’une « petite heure » (d’où le diminutif « ette »), mais renforcée par l’idée qu’elle dure depuis un « bon » moment, amplifiée sémantiquement puisqu’elle est « belle ».
Compliquée cette affaire me direz-vous.
Et ce n’est pas parce que le Parlement européen s’est prononcé pour la fin du changement d’heure le 26 mars dernier, que le problème sera réglé pour autant.
Car le « bon » désir des États membres, sous prétexte de satisfaire leurs concitoyens tout en préservant l’harmonisation européenne, génère une sacrée cacophonie, et pourrait bien nous balader encore quelque temps.
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