A l’heure où le monde rural gronde de ne n’en plus pouvoir de « crever », il est peut-être bon de faire une petite piqûre de rappel ; car s’il est légitime de crier et dénoncer les conséquences (dans quelque domaine que ce soit!), il faudrait quand même de temps en temps remonter à la source des maux.
En 1957, la population agricole française comptait environ 6 000 000 de personnes. Cette année-là, fut signé le traité de Rome. Aujourd’hui, le milieu rural a perdu 80 à 85 % de sa population. Entre-temps, en 1962, entrait en action la PAC (Politique Agricole Commune), avec pour mission « de développer et de moderniser l’agriculture ». La doxa européiste n’a de cesse de claironner, par le truchement des média mondialistes, la formidable chance qu’est la PAC pour nos agriculteurs, en omettant de préciser… pour les agriculteurs rescapés. En 1962, notre territoire comptait environ deux millions d’exploitations agricoles. En 1993, plus que 900 000. En 2010, plus que 490 000. Puis en 2013, 450 000.
Nos Paysans, bercés depuis des décennies par la même antienne, domptés par des politiques qui prennent un air concupiscent pour le monde contadin et ne cesse de vibrionner, ont cent fois, mille fois raisons de hurler. Mais n’oublions jamais de remonter aux sources, et de se poser toujours la bonne question : à qui profite le crime ?