Le village de Roquebrune est un village-rue où l'on voit encore d'anciennes maisons du Moyen-Age jetant la pluie des toits dans la ruelle.
Le site fut occupé par les hommes préhistoriques puisqu'on trouva lors du terrassement d'un terrain une hache polie en silex.
Au bout de la rue, trône un puits construit au Moyen-Age. Il n'y a pas de source ; il est alimenté par l'eau de pluie venant des toits.
A l'entrée du village, au niveau de l'église, on peut prendre la route de Serrade qui permettait d'aller des Pyrénées à Bordeaux sans passer ponts ni prendre bateau.
Sur le plateau, vous pouvez voir le manoir de Pujos (demeure privée) ; il s'agissait d'une maison forte plutôt qu'un ensemble féodal car elle ne comportait pas de donjon. L'intérieur comprenait les logements des maîtres mais aussi des granges, des étables, des remises, des chais et des greniers.
Le domaine était important avec des petites fermes comme Guillouret, Lalanne, Cahuzac, La Bourdette, Paveillac, Caburet.
Pujos fut longtemps le prestige du Moyen-Âge mais aussi, par la suite, une preuve du long déclin de la noblesse terrienne et de l'accession à la propriété des paysans laboureurs qui étaient les travailleurs du château.
Après le petit hameau de Lamans, vous découvrirez, dans les chênes, une de ces petites églises gasconnes. Grâce à la solidarité des paysans du coin, elle sortit de ses ruines. La première messe fut dite par l'abbé François Ducasse et le Père Rodrigue ; cela provoqua l'émotion chez certains fidèles qui connaissaient l'histoire de la chapelle et avaient vu son toit effondré et le chœur envahi de ronces et d'arbustes.
Lamans est une de ces chapelles gasconnes avec un petit amban, petit hangar sur lequel s'ouvre la porte de l'église. C'est là qu'on communiquait, après les offices, la vie des communes.
On se souvient aussi qu'au carrefour de Lamans, il y avait le jour de la St-Jean une fête locale avec bal populaire et stands de limonade et de vin blanc.
La Montjoie
En plongeant vers le sud, vous découvrirez le monument de la Montjoie. C'est sûrement un monument commémoratif à la mémoire du propriétaire de la villa gallo-romaine puisqu'on a retrouvé dans le champ voisin des sols en brique rosée et de grosses pierres d'encadrement.
A l'intérieur, remarquez une niche qui devait sans doute supporter la statue du maître du lieu ou de la divinité vénérée dans le coin.
Sur les côtés, vous remarquerez de petites voûtes qui devaient aussi abriter des statues-témoignages.
Au retour, vous pourrez voir l'école, aujourd'hui déserte, qui comprenait autrefois deux classes avec une quarantaine d'élèves.
Il y avait à Roquebrune des écoles privées et, en 1825, la première école laïque est installée dans un local insalubre dans la rue du village. Le sol était en terre battue et des madriers posés sur des pierres servaient de tables aux enfants.
Le groupe scolaire actuel date de 1884. Le conseil municipal de l'époque dut mobiliser pour les travaux 25.000 anciens francs.
Il se composait de deux classes, garçons et filles avec, à l'étage, des logements pour les maîtres.
En 1952, les deux anciens préaux furent démolis et remplacés par un vaste préau fermé avec une scène pour permettre aux troupes de comédiens locaux de s'exprimer lors de soirées hivernales.
Glanes historiques : guerre de religion
En 1562, le capitaine protestant Mesmes, poursuivi par Goas, se réfugia à Roquebrune où on le tint assiégé avec les 800 hommes qu'il commandait. La troupe catholique de Goas presque toute composée de paysans se débanda dans la nuit impatiente de rentrer dans ses foyers. Mesmes évacua Roquebrune dès le lendemain sans avoir pu renforcer ses troupes comme il en avait reçu l'ordre.