Alain Lagors, professeur d'histoire et géographie, a donné mercredi 14 octobre une conférence organisée par le Clan (Culture loisirs animation Nogaro). Le thème : la vie rurale dans notre région dans la première moitié du XIXe siècle. Telle qu'elle surgit des mémoires domestiques de François Junca (1798-1858), paysan aisé qui vivait à Plaisance-du-Gers.
L'âme d'historien d'Alain Lagors s'est manifestement réjouie de tomber sur les archives familiales détaillées de plusieurs générations de Junca (11 générations se sont succédées à Plaisance-du-Gers depuis l'installation de Bernard Junca en 1710).
Comment se présentent ces mémoires de François Junca ? C'est d'abord un « livre de raison » (1) où les comptes sont reportés au centime près. On remarque qu'une grande part des dépenses était relative à l'habillement. Les dépenses d'ameublement, de barques pour la pêche, d'honoraires de médecin : tout y figure.
Une riche chronique - C'est ensuite une chronique des événements familiaux (naissances, mariages, décès, mise en nourrice d'un enfant etc.). À noter que les mariages sont toujours exogamiques (2).
C'est aussi la relation des événements tels que les calamités météorologiques, les inondations de l'Arros, la construction d'une église, les visites d'autorités, les mariages et les naissances des voisins. La campagne de France en 1814 impressionne beaucoup François Junca : des combats entre l'Armée française et l'Armée anglaise ont lieu à proximité de la maison familiale.
Maison de maître - La famille Junca fait construire de 1847 à 1855 une belle maison« de maître » avec pignon et encadrement en pierre des ouvertures au lieu-dit « Junca » sur les cartes actuelles. Francis Brumont, lui aussi historien et présent dans l'assistance, précise que ce genre de maison est très fréquent en Rivière basse. Les relations commerciales avec les Pyrénées permettaient d'y apporter du vin et d'en rapporter des pierres et du bois. Il ajoute que la trajectoire de la famille Junca est intéressante, parce qu'elle est un exemple parmi des centaines d'autres quasi-identiques. Il insiste sur l'importance des foires et des marchés où toutes les transactions étaient réglées.
La famille Junca possédait une propriété – aujourd'hui aliénée – de 25 ha, ce qui était vaste pour l'époque.
(1) Un livre de comptabilité. (2) En dehors du voisinage.