Grand chambardement à l'Académie française

Académie Française Paris.PNG

La féminisation des noms de métiers adoptée

Une révolution, jeudi 28 février, l'Académie française a finalement adopté, à une large majorité, un rapport historique sur la féminisation des noms de métiers de fonctions, de titres et de grades, dans la langue française, reconnaissant cette évolution du langage, constamment observée depuis le Moyen Âge. C’est par la francophonie que la féminisation des noms de métiers a progressé. Le Québec, dès la fin des années 1970, a joué un rôle pionnier,

"S'agissant des noms de métiers, l'Académie considère que toutes les évolutions visant à faire reconnaître dans la langue la place aujourd'hui reconnue aux femmes dans la société peuvent être envisagées", indique le rapport rédigé par une commission présidée par l'historien Gabriel de Broglie, 87 ans.

On reproche souvent à l'institution d'être un peu plus lente que la société et l'usage courant sur le sujet. 

L'Académie propose, elle n'impose pas. Ce sont des préconisations.

Il ne s’agit pas d’avaliser toutes les nouveautés, ni de les freiner d’ailleurs, mais « d’étudier quelles évolutions pratiques il serait souhaitable de recommander » en dégageant, parmi les usages, « ceux qui attestent une formation correcte et sont durablement établis ».

Les mots terminés par un « e » muet ou un « o » sont les plus faciles et, sauf quelques cas particuliers, comme médecin par exemple, les noms masculins terminés par une consonne se féminisent aisément en ajoutant un e. Idem pour les noms en «eur», qui peuvent se féminiser grâce au e, docteure par exemple.

Restent les noms qui posent problème. A commencer par « chef », qui a donné lieu à la création de formes féminines très diverses : « la chef », « chèfe », « cheffesse », voire la « cheftaine » C’est le mot « cheffe » qui l’emporte, car il est déjà le plus souvent employé.

Mais écrivain et auteur sont des mots pour lesquels les Immortels butent depuis longtemps car ils les concernent de près.  Pour le premier, la forme « écrivaine » est celle qui est retenue selon la règle préconisée plus haut.  Auteure ou autrice, ce sera la faveur de l'usage qui en décidera.

Pour certains métiers, c’est simple, aucun souci avec actrice ou directrice. Pour d’autres, il y a des difficultés objectives, parce que la racine des noms ne s’y prête pas ou parce que cela crée de la confusion. Par exemple, médecin au féminin crée une confusion avec la discipline. Il faudrait transformer cette docteure en médecine en femme médecin ou praticienne.

En conclusion, pas de liste exhaustive, pas plus que des règles strictes, il convient de laisser aux pratiques le soin de trancher, c'est la vitalité de la langue qui tranchera. L’Académie française dit faire confiance aux « usages ».

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