« Venez en débattre ce soir à Quimper », lance, agacé, Édouard Philippe à un retraité Gilet jaune qui lui explique qu’à 73 ans, il doit faire des ménages pour pouvoir « vivre », avec une retraite de 700 euros par mois.
La France du 21e siècle a des allures de royauté où le monarque et son conseil débattent, concertent - et répriment violemment -, pendant que « la populace » doit courber l’échine et est tenue de patienter encore quelques années, devant des assiettes qui ont de plus en plus de mal à se remplir.
Le quotidien de millions de Français qui n’en finissent plus de se serrer la ceinture, c’est aujourd’hui de « manger de la vache enragée ».
On peut penser, à tort, que cette expression désigne quelqu’un qui serait très énervé. Il se trouve qu’au XVIIe siècle, période pourtant lointaine de la nôtre, les gens pauvres étaient amenés à « manger la vache enragée ». La bête n’était pas spécialement atteinte de la rage, mais, malade, elle était tout simplement bannie de la consommation humaine. Les plus démunis dont on disait qu’ils avaient « une vie enragée », y trouvaient pourtant là de quoi se nourrir.
Manger de la vache malade, tout en menant une vie enragée aurait par la suite donné l’expression « manger de la vache enragée ».
Ironie du sort, l’actualité nous révèle que trois tonnes de viande avariée polonaise ont été introduites dans le circuit de la consommation dont 800 kg en France. Et que certains supermarchés continuent frauduleusement d’arroser d’eau de javel leurs invendus, malgré une loi de 2016 l’interdisant.
« Ne nous laissez pas en bas crever ! ». Ce n’est pas un extrait tiré du roman de Zola, Germinal, c’est le cri du cœur d’un retraité en France, aujourd’hui. N’en déplaise à d’éminents sportifs qui peuvent déguster une côte de bœuf…recouverte d’une feuille d’or « alimentaire » !
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