Auch - Fleurance : à chacun ses objectifs

« Il n’y a pas le choix, il faut gagner ! » La phrase, péremptoire, est prononcée par Grégory Guiraud, l’entraîneur-adjoint des Auscitains. Oui, en effet, quoique occupant une très honorable troisième place au classement, Auch Football se doit d’essayer de rattraper les quelques points perdus ici et là lors de ces dernières semaines. Car les joueurs se le sont promis lors d’une fin d’un certain après-midi d’automne, dans l’intimité d’un vestiaire, au sortir d’une remarquable prestation en coupe de France contre un certain club insulaire : « on va tout donner pour qu’au printemps prochain nous puissions tous ensemble fêter ce que vous savez... ». Par superstition peut-être, ou par prudence vis-à-vis de la communication du club, on préfère ne pas prononcer en public un certain mot, celui qui vous signifie de regarder au-dessus pour voir ce qu’il s’y passe.

Voilà déjà quelques semaines que le club du Président Samuel Sotum-Castano a laissé sa place de leader. Désormais à quatre longueurs du premier, Pibrac, chez qui ils se sont inclinés (1-0) lors de la 11ème journée, Auch va entamer ce week-end une série de trois matchs à domicile. Les neuf points en jeu sont donc la priorité. Et pour commencer ce petit parcours à la maison, il s’agit de bien négocier la venue du voisin fleurantin. Une ASFLS lanterne rouge au même nombre de points que l’avant-dernier et l’antépénultième. Sur le papier donc, Auch recueille la faveur des pronostics. Mais voilà, le papier n’est pas le terrain, et surtout lorsqu’il s’agit d’un derby. Dominée (1-2) sur sa pelouse au match aller, l’équipe d’Arnaud Dessum, qui n’accorde pas plus que ça d’importance à ce derby, n’avait pas su profiter de son avantage numérique (voir interview de l’entraîneur de Fleurance ci-dessous) face à des Auscitains qui, ce jour-là, avaient trouvé du répondant dans le défi physique. Aujourd’hui, le constat comptable est là pour cette vaillante formation fleurantine : à la mi-championnat, elle ne compte qu’une seule victoire (2-0 contre Lourdes) et doit lutter pour sa survie en R1. Au classement des attaques, celle de Fleurance se trouve avant-dernière (9 buts marqués). Un secteur dans lequel les hommes du Président Louis Saint-Ygnan pèchent de trop cette saison. Petit espoir pour l’ASFLS, la défense d’Auch se montre beaucoup trop perméable, même si, le 0-0 obtenu à Golfech samedi dernier laisse entrevoir une amélioration.

Le coach auscitain Gilles Garcia et son assistant Grégory Guiraud, tous deux anciens Fleurantins, ne tiennent pas compte du classement actuel et s’attendent à une partie qui pourrait ressembler à tout sauf à une partie de plaisir. « Le match sera à l’image du match aller, je pense, analyse Grégory Guiraud, Fleurance va jouer sur ses atouts physiques pour nous empêcher de développer notre jeu, et probablement qu’ils joueront direct. Mais attention, si le terrain le permet, cette équipe de Fleurance est capable de développer du jeu, comme ils l’avaient fait l’an dernier ici, si je me souviens bien. » Et l’entraîneur-adjoint de conclure par ces avertissements : « Quand je vois le classement avec Fleurance dernier, je me dis qu’à un moment donné, il va falloir qu’ils prennent des points… Ils n’auront pas d’autres choix que de venir ici pour chercher ces points. Donc, ils vont arriver motivés à 200 %… Nous, il faut qu’on soit à 300 % pour pouvoir passer. »

Côté effectifs, Fleurance devrait se présenter au complet (sauf pépin de dernière minute). Pour Auch, Jérôme Muthular a rejoué avec l’équipe fanion le week-end passé à Golfech et les voyants sont au vert. Pareil pour Franck Lalanne, ancien de Fleurance lui aussi, et blessé à la cheville en début de saison, qui enchaîne les sorties avec l’équipe I depuis quelques matchs.

Classement actuel :

1. Pibrac 24 pts (12 matchs joués)

2. Tournefeuille 22 (10 matchs)

3. Auch 20 (11 matchs)

4. Tarbes 19

5. Castanet 17

6. Golfech 17

7. Cazères 17

8. Lourdes 15

9. Portet 13

10. Pradines 6

11. Aussonne 6

12. Fleurance 6

Programme de la 14ème journée :

Lourdes – Pibrac ; Tournefeuille – Cazères ; Pradines – Golfech ; Castanet – Tarbes ; Auch – Fleurance ; Portet – Aussonne.

Interview :

L’entraîneur de Fleurance, Arnaud Dessum : « Pas plus important qu’un autre match ».

- Arnaud Dessum, ce match à Auch vous semble-t-il plus important que les autres rencontres ?

- Dans la situation dans laquelle on est, je dirais non. Pour nous, le principal, c’est de prendre des points. Nous sommes derniers avec Aussonne et Pradines, à égalité de points. Donc pour le maintien, ça va se jouer entre ces trois équipes. Il y en aura qu’une qui pourra se sauver. Donc ce match à Auch, il peut nous rapporter trois points, comme les autres matchs. Il n’a pas plus d’importance qu’un autre.

- Mais le fait, quand même, qu’il s’agisse d’un derby, le discours aux joueurs a été différents lors des entraînements ?

- Oui, forcément. Pour les joueurs, c’est un match particulier, parce qu’en face c’est Auch, l’équipe phare du département qui joue la montée. Donc c’est sûr que mes joueurs seront motivés. Et pour moi aussi, c’est un match particulier puisque j’ai entraîné Auch Football pendant trois ans ; à peu près 80 % de l’effectif ausicitain, je l’avais quand j’étais au club. Donc oui, c’est un match particulier pour tout le monde. Nous, Fleurance, on a envie de montrer qu’on est une équipe cohérente, avec de la qualité ; on a envie de montrer qu’on est capable de rivaliser avec eux.

- Dans le jeu, que craignez-vous le plus contre Auch ?

- Ils ont une attaque importante avec un joueur comme Jérôme Muthular qui met ses 20 à 25 buts par saison, puis, sur le côté, avec un gars comme Gabriel Dominique qui est capable de faire la différence… C’est sûr qu’offensivement, ils sont armés… Mais au match aller, c’est nous qui avions eu la première très grosse occasion, et si on avait marqué, le match aurait été complètement différent. Mais Damien (Graves) l’arrête. Ils ont une bonne attaque, mais aussi un très bon gardien.

- Sur le match aller, chez vous, vous nourrissiez quelques regrets dans les vestiaires...

- Le regret que j’ai sur le match aller, c’est qu’on n’a pas su profiter de notre supériorité numérique (après un carton rouge pour Auch) en milieu de terrain. Nous avions voulu aller trop vite vers l’avant, et nous n’avions pas assez mis le ballon au sol. Je pense que si nous avions posé davantage le jeu, nous aurions pu trouver des décalages pour pouvoir égaliser. C’était mon regret ce jour-là. Par contre, dans l’engagement, dans l’agressivité, dans la concentration, mes joueurs avaient répondu plus que présent. Et ce samedi à Auch, ce sera un match différent, je n’ai pas trop de souci de ce côté-là, mes joueurs seront plus que motivés. Au match aller, on avait préparé quelque chose pour les contrer, et ça avait très bien marché. On va essayer de les surprendre encore en préparant autre chose. On va voir si ça marche.