Président de la Chambre d’Agriculture du Gers, Bernard Malabirade nous éclaire davantage sur ce type de réunion.
- Président, dans quel but ce type de réunion est-il organisé ?
- Cela fait partie des réunions saisonnières que nous faisons très régulièrement sur les cultures en place. A Gimont, nous allons travailler sur les colzas, les pois, les féveroles… c’est-à-dire l’ensemble des cultures qui sont en place maintenant. Il y aura des spécialistes sur les protections fongiques, fongicides, désherbage, avec aussi l’ensemble des outils que nous développons comme Opti-protect, qui sont des outils pour bien ajuster la fertilisation. Puis ensuite il y a le côté observation sur le terrain pour voir comment se comporte la plante par rapport au sol, par rapport aux précédents. Tout cela permet d’essayer de tirer l’optimum d’une plante ; mais cela ne veut pas dire le maximum. C’est une approche de gestion.
- Dans le département du Gers, combien d’agriculteurs sont concernés par les cultures d’hiver ?
- Il y a environ les deux tiers des agriculteurs gersois qui ont peu ou prou de la culture d’hiver, tout en étant aviculteurs, éleveurs de canards, ou viticulteurs… Et puis, nous avons 2.500 céréaliers très spécialisés ; donc pour eux, c’est leur cœur de métier.
- Dans l’agriculture d’hiver, dans le Gers, que retrouve-t-on le plus souvent ?
- Tout ce qui est céréale : blés meuniers, blés de force, blés durs, blés fourragers à destination de l’alimentation animale, orge. Puis tous les oléoprotéagineux que sont les colzas, féveroles et les pois qui sont pour l’alimentation animale, mais avec production d’huile pour l’alimentation humaine.
- Peut-on faire des cultures d’hiver et des cultures d’été sur le même sol ?
- Dans une exploitation, on fait des assolements. C’est-à-dire que vous avez des successions de cultures, ce qui fait que les sols sont, en général, rarement inoccupés. Une culture pousse l’autre. Mais entre les deux, on peut faire un engrais vert pour nourrir la faune et la flore et pour nourrir aussi le sol en carbone, en matière organique. Mais en général, il y a des successions. Par exemple, on sème en automne un blé, on le récolte au mois de juillet, puis après, on peut semer un colza fin août-début septembre, donc le sol reste nu juste un mois et demi pendant l’été… L’idée, c’est de garder toujours le sol couvert pour qu’il ne s’abîme pas… On a plutôt une diversité d’assolements avec plusieurs cultures qui se succèdent dans un rythme bien réfléchi. Et d’ailleurs la réflexion de ce rythme-là, ça fait partie des conseils que nous amenons à nos agriculteurs.
- L’agriculture bio est concernée ?
- Bien sûr. Nous sommes le premier département français en nombre d’agriculteurs certifiés bio, et aussi en surface puisque nous ne sommes pas loin des 96.000 hectares, ce qui représente environ 22 % de notre sol départemental.
- Ces réunions techniques sont fréquentes ?
- Il y en a toute l’année selon les différentes productions. On peut en avoir dans les palmipèdes, dans la volailles, dans les cultures d’hiver et d’été, cultures en sec et cultures irriguées, bovins viande, bovins lait… même sur le tourisme. Tous les sujets font l’objet de réunions sur des territoires bien précis et avec des techniques bien appliquées.
- Mais un agriculteur qui connaît son métier depuis plus de vingt ans, que peut-il y apprendre de plus ?
- Tout évolue : les techniques, le matériel, les produits. Donc il y a nécessité d’avoir un perfectionnement continu dans la manière de fonctionner et de travailler. Puis il y a un échange entre agriculteurs qui est provoqué dans ces réunions-là, qui est extrêmement riche. Nos agriculteurs capitalisent autant de l’échange avec d’autres agriculteurs que de l’apport avec des spécialistes. L’expérience de terrain est quand même très impactante sur notre métier. Dans l’impact économique, climatique. Mais après il y a un fort impact de la manière dont on se prend pour faire les choses, le savoir-faire, et donc ces réunions-là, sont l’occasion aussi d’échanger sur ses savoir-faire, sur l’innovation, une innovation qui, aujourd’hui, n’est pas que dans les instituts, mais aussi dans les fermes.
Renseignements : 05 62 61 77 13