Dimanche 6 janvier, à Fleurance, au stade Marius Lacoste, pour le compte de la 13e journée de championnat de Fédérale 1, l’AS Fleurance Rugby s’est inclinée 25 à 19 face au RC Nîmois (MT : 13-20).
Arbitrage de M. Bruyère, assisté de MM. Moreau et Reboursnière.
Pour l’AS Fleurance : 1 essai de Andre Potgieter (10’), 1 essai de Maxime Dupuy (25’), 2 pénalités de Nicolas Dupouy (40’ et 43’) et 1 pénalité de Maxime Ferré (80’+1’).
Pour le RC Nîmois : 2 essais de Romain Darmon (7’ et 67’), 1 essai de Bastien Vilaret (17’), 2 transformations de Bastien Vilaret, 2 pénalités de Bastien Vilaret (22’ et 38’).
Cartons jaunes : D. Camacho (60’) et F. Lanave (73’) pour Fleurance.
ASF : B. Ahaouche, M. Dupuy, G. Menabdishvili, D. Camacho (cap.), N. Letaif, P. Touton, A. Potgieter, J. Clermont, F. Lanave, N. Dupouy, Th. Cantaloup, R. Cervantes, L. Espinasse, M. Eberland, A. Rabie. Remplaçants : Muradore, F. Abadie, X. Chiari, A. Terrail, M. Ferre, B. Bedout, J. Themines, Ben Hamouda.
RCN : Nouri, Nierat, Daniel, Gely, Gonzalez, Vernier, Llabres, Binard, B. Nierat, Vilaret, Chiker, Max, Raynaud, Nierat, Darmon. Remplaçants : Marra, Gori, Faceries, Hieronimus, Aleyrangues, Roucoux, Dupuis, Oliver.
Les Fleurantins avaient à cœur d’entamer cette nouvelle année par un succès devant son public à Marius Lacoste. Toute la semaine, l’équipe n’avait pas épargné ses efforts à l’entraînement. Mais hélas, comme disait Djalil Narjissi dans un trait d’humour à l’issue de la partie, « je pense qu’on était encore autour de la table avec le foie gras et les huîtres ». Un réveillon du Jour de l’An qu’ont du faire plus soft les Nîmois, à en croire Armand Mardon, l’entraîneur du RCN, qui « avait misé sur le fait qu’on avait préparé comme il faut ce retour de vacances ».
Et si les visiteurs, d’entrée, inscrivent le premier essai de la partie par R. Darmon (7’) malgré un bon retour de N. Dupouy, la réponse quasi immédiate des locaux par un essai de A. Potgieter (10’) permet au suspense de ne pas se fissurer dans cette froide après-midi de janvier. Un essai du Sud-Africain qui, pour l’anecdote, résulte d’une pénalité de N. Dupouy sur la barre qui finit par échoir dans les mains des joueurs de l’ASF. Les Gardois n’auront pas la même réussite plus tard (35’) lorsque eux aussi mettront une pénalité sur le montant.
Mais plus forts sur les impacts, plus précis sur les touches, plus conquérants en mêlées, les Nîmois récupèrent bien davantage de ballons, au grand dam du duo Narjissi-Tarozzi qui avait pourtant misé sur un plan ayant pour but de priver le RCN du cuir le plus possible. Et très vite, profitant d’incroyables fautes d’inattention de Fleurance, Nîmes inscrit un nouvel essai par l’intermédiaire d’un B. Vilaret (17’) qui a dû se surprendre lui-même de pouvoir aplatir aussi facilement. Mais comme lors de l’entame, l’AS Fleurance revient à la charge quelques instants après et transperce le rideau défensif gardois, avec un M. Dupuy aux jambes de feu qui, après avoir galopé le long de la touche, inscrit un nouvel essai pour les siens (25’) et porte le score à 10-17. Avec quatre essais marqués en moins d’une demi-heure, le public frigorifié ne pouvait se plaindre. Et lorsque M. Bruyère siffle la mi-temps sur le score de 13-20, l’espoir était toujours de mise chez les Gersois.
Un espoir qui prenait davantage d’ampleur dès le retour des vestiaires lorsque une pénalité de N. Dupouy permettait à Fleurance de revenir à seulement quatre points de leur adversaire. « Dès le début de la seconde période, on se laisse endormir par leur jeu de puissance et on les regarde jouer, on les attend trop... » analysait plus tard Tom Llabres, le numéro 7 nîmois, tout comme son coach A. Mardon qui regrette qu’ « on n’occupait pas assez le terrain, ils (Fleurance) remettaient du jeu, ils scorent et, comme en plus on avait fini la première période en tapant moins fort, en étant moins dur sur les contacts... » Mais malheureusement l’euphorie de l’ASF ne sera pas plus récompensée. Nîmes veille au grain, et remet la machine en marche. Et c’est sur une relance fleurantine que R. Darmon intercepte le cuir pour aller crucifier les locaux (67’). Menés 16-25, les joueurs de D. Narjissi n’ont alors plus qu’un objectif en tête, à savoir le bonus défensif. Et ce petit point, ils l’obtiendront dans les arrêts de jeu avec une pénalité de M. Ferré (80’+1’).
Ce bonus défensif permet à Fleurance de porter désormais son avance sur Graulhet, dernier, à cinq unités. C’est surtout ça qu’il faudra retenir, comme le disait la totalité des joueurs de Fleurance dans le vestiaire, à l’image du capitaine Damien Camacho, papa depuis la veille d’une petite Maëlle : « On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes… D’entrée, on fait une erreur et on prend un essai… Mais l’important c’est ce point pris ».
Ils ont dit…
Djalil Narjissi (entraîneur Fleurance) : « C’est cette entame de match qui coûte cher. On va se contenter de ça. Mais ça se joue sur des petits détails. Mais je suis content de l’état d’esprit des gars. On s’est battu avec nos armes face à une belle équipe. Je pense qu’on aurait pu être mieux arbitré sur les rucks ; et des fois, je pense qu’il faudrait faire la police nous-mêmes dans ces phases-là. »
Christophe Tarozzi (entraîneur-adjoint ASF) : « Un peu de frustration avec cette mauvaise gestion du début de match… Après, il n’y a pas grand-chose à reprocher aux joueurs… Peut-être aussi un problème de psychologie ; on n’arrive pas à se mettre dans la tête qu’on est capable de rivaliser avec tout le monde… Et là, on est un peu sur la retenue et les duels défensifs sont perdus très souvent. Donc, ce n’est pas normal… on est déjà sur le deuxième match de la phase retour et on ne devrait plus être dans une phase d’apprentissage, on devrait être dans une phase de stabilisation des acquis. Pour moi, on donne 14 points à Nîmes et on finit 6 points derrière. Et on prend deux cartons jaunes. C’est ça qui me perturbe un petit peu. »
Valentin Muradore (ASF), 19 ans, 1er match avec l’équipe I : « C’est une belle équipe de Nîmes, forte en mêlée et en conquête. Ce qu’il faut retenir, c’est le point de bonus défensif et notre état d’esprit, car on n’a rien lâché. Le rythme imposé en face était très intensif. »
Adrian Rabie (ASF) : « C’est vraiment dommage parce qu’il y avait la possibilité de gagner ce match… Pour ma part, après quatre mois ici, je trouve le groupe fantastique, avec une excellente ambiance. »
Damien Camacho (capitaine ASF) : « On reste un peu frustré sur la fin du match… On les savait très bons à la relance, mais on leur a laissé trop de ballons à jouer. A la mi-temps, on y croyait, surtout qu’à la reprise on revient à quatre points. Mais on n’a pas su enfoncer le clou… »
Armand Mardon (entraîneur RCN) : « On avait l’ambition de faire une performance ici et les joueurs l’ont faite. Fleurance n’a pas réussi à nous priver de ballons parce qu’on a une bonne mêlée et on a su leur prendre deux ou trois ballons en touche. On voulait entrer dans ce match en tapant plus fort dans la dimension physique, puis en mettant du volume de jeu. On voulait montrer du caractère à l’extérieur et aujourd’hui on en a montré… (à propos de l’arbitrage) Les équipes qui avancent sont favorisées, et c’est peut-être ça qui donne le sentiment que l’arbitrage a été favorable à Nîmes. »
Tim Daniel (n° 3 RCN) : « On avait à cœur de faire un bon match complet à l’extérieur. Et cette équipe de Fleurance est une belle équipe qui s’accroche jusqu’au bout, qui a un gros volume de jeu. Ils sont mobiles, ça tape fort. Mais on a été supérieur en mêlée et en touche. Leur point de bonus défensif est mérité. »