Los Aguilhoners, une tradition de l'Avent qui s'est perdue

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Elle était propre à notre département

Lors de sa création, il y a maintenant plus de dix ans, l’Académie de Gascon s’est donnée comme objectif de transmettre la langue mais aussi de porter à la connaissance des jeunes générations ce qu’étaient nos traditions à chacun des moments importants de l’année.

Les Aguilhoners,  représentatifs de l’Avent

 En cette période de l’Avent, existait une ancienne tradition spécifique au Gers, celle des Aguilhoners ou Aguilhounès qui s’était perdue entre les deux guerres et que le Maréchal Pétain avait relancé en 1942 dans le cadre de son opération « Retour à la Terre » avant qu’elle ne s’éteigne définitivement. Chaque samedi de l’Avent, des  groupes de jeunes gens visitaient, à la nuit tombée,  les maisons du voisinage, demandant des victuailles en chantant et faisant du bruit : des noix, des pommes, des œufs, de la farine, parfois de l’eau-de-vie. Quand ils ne recevaient pas de présents ou qu’ils se faisaient accuser de tapage, ils pouvaient parfois se laisser aller à proférer des insultes bien senties ou des malédictions. Fallait bien s’amuser ! Ces couplets étaient pour les trois premiers très polis pour inciter les gens à ouvrir leur porte puis, selon la réaction des personnes de la maison, les couplets étaient différents, voire inventés sur le moment. Le butin collecté servait à confectionner des pains à l’anis vert qui étaient bénis et distribués à la messe de minuit. Le surplus allait permettre aux jeunes quêteurs de faire un joli réveillon.

Une tradition aux origines mal définies

Difficile de connaître l’origine de cette tradition. Pour certains, ce serait la traduction de l’expression « au gui l’an neuf », utilisée par les Gaulois qui couraient les rues le jour de l’an en la criant, coutume qui serait ensuite arrivée en Gascogne où elle se serait plus ou moins christianisée comme cela a été le cas pour beaucoup de traditions païennes à l’origine. Pour d’autres, il s’agirait d’un ancien rite des druides mais Aguillouné  (écrit en graphie ancienne)  pourrait aussi exprimer les vertus du gui, en particulier dans sa capacité à guérir la fièvre intermittente.  D’autres enfin font un rapprochement avec la gulhada, bâton qui servait à faire avancer les bœufs dans les labours. Ce bâton était équipé d’une lame de fer pour nettoyer la charrue et, à l’autre extrémité, d’un aiguillon pour faire avancer l’attelage. Qu’elles qu’en soient ses origines, cette coutume a définitivement disparu. D’ailleurs serait-elle envisageable aujourd’hui ?  Seule subsiste son évocation par certains groupes musicaux qui créent à leur guise les couplets et refrain dont voici un exemple :

A la venguda de Nadau
Los aguilhonèrs son davant l’ostau
Per vos soetar de bons Avents
A tots vosauts qui etz deguens

A l’approche de Noël
Les aguilhounés sont devant la maison
Pour vous souhaiter de bons Avents
A vous tous qui êtes dedans.

 

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