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Vous envisagez de vous marier et aimeriez une belle cérémonie qui réunirait tous les amis et la famille, mais problème : vous êtes athée, votre conjoint protestant. Vous êtes allemand, votre conjointe française, et vos familles respectives ne parlent que leur langue d’origine. Vous êtes un couple mixte, vous vous mariez pour la deuxième ou troisième fois…
Comment réussir à organiser une joyeuse fête à votre image, qui ravira vos convives et vous laissera un souvenir impérissable de cette journée ?
Tout simplement en faisant appel à une officiante de cérémonie laïque, comme Céline Larigaldie, installée aux portes du Gers, qui a accepté de répondre à nos questions pour nous permettre de mieux découvrir cette activité encore méconnue du grand public.
- Vous intervenez dans les mariages en tant qu’officiante laïque. Comment définissez-vous cette profession encore méconnue ?
Mon rôle en tant qu’officiante est de créer une cérémonie sur mesure pour le couple qui choisit de me confier la conception de son mariage. J’y mets toujours une dose d’émotion, un zeste d’humour, et beaucoup de sincérité. Au cours de plusieurs rencontres préalables, on discute, on se découvre mutuellement. Je fais en sorte de cerner la personnalité de chacun et le type de cérémonie que le couple désire. Leur conception évolue d’ailleurs au fur et à mesure de nos échanges, pour finir par leur ressembler vraiment. Je les accompagne dans le choix des textes, des musiques, des rituels symboliques qui font de chaque cérémonie un moment unique, un moment de célébration de l’amour en général, mais surtout de l’amour singulier qui unit « mes » mariés.
- Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir officiante laïque ?
C’est une demande particulière d’un jeune couple, au printemps dernier. Ils se mariaient dans la roseraie d’un château dans le Sud Ouest, là où ils s’étaient rencontrés. Leur difficulté était de trouver un officiant qui puisse s’adresser à leurs invités en français, mais aussi en allemand. Le bouche à oreille les a menés jusqu’à moi. Sur le coup, je me suis demandé si j’en serais capable, puis rapidement les arguments ont afflué à mon esprit : je parle allemand couramment, je sais écrire pour les autres (je suis écrivain public depuis 2013), j’aime les histoires d’amour, je fais du théâtre depuis bien des années, j’aime écouter les gens, et surtout, j’ai déjà créé deux cérémonies de mariage originales. Alors forcément le seul argument « mais tu n’as jamais fait ça ! » ne faisait pas le poids ! Ce jeune couple a décidé de me faire confiance, et m’a offert là un merveilleux cadeau : la découverte d’un métier dont je ne subodorais pas même l’existence, et le bonheur de préparer et de célébrer ma toute première cérémonie pour des - presque mais en fait plus vraiment - inconnus.
- Quelles sont les demandes qui vous sont adressées ?
Je reçois des demandes de partout dans le monde : Australie, Canada, Singapour, Allemagne… Je me suis spécialisée dans la création de cérémonies bilingues en anglais ou en allemand, et les couples mixtes sont ravis de découvrir qu’ils peuvent faire appel à mes services pour une cérémonie qui leur ressemble. J’y intègre des éléments de la culture de chacun des mariés lorsque c’est cohérent avec leur vécu et leur envie.
Parfois, on envisage aussi d’intégrer quelques textes religieux. Certains couples choisissent en effet une cérémonie laïque parce qu’il ne leur est pas possible de faire célébrer leur union dans le lieu de leur choix tout en recevant la bénédiction de leur communauté religieuse. Dans ce cas, je leur propose la lecture d’un texte par exemple, ou un chant sacré qui permet d’intégrer tous les invités à la communion des jeunes mariés.
Mais je reçois aussi des demandes de jeunes couples du Gers ou du Lot-et-Garonne et des départements voisins, qui souhaitent une belle cérémonie, sans toutefois se retrouver dans les valeurs de l’église. Ou de personnes qui se sont déjà mariées une fois et qui ne peuvent pas recevoir une seconde fois la bénédiction du prêtre. Des couples gay ou lesbiens s’adressent aussi à moi pour une belle cérémonie, loin des jugements et des « il faut ».
Parfois, les futurs mariés ont dans leur cercle quelqu’un qui est d’accord pour officier, mais ne se sent pas capable de préparer la cérémonie tout seul. Dans ce cas, j’interviens en accompagnement de l’officiant d’un jour, ce que certains appellent du « coaching ».
- D’après vous, quelles sont les compétences essentielles pour exercer ?
En termes de compétences, je dirais qu’une jolie plume est un plus. Que l’aisance en public est une nécessité. Et la compréhension de la psychologie humaine une base.
Pour exercer ce métier, il faut également de la rigueur et un grand sens de l’organisation. Je crée cette année une douzaine de cérémonies, pas de place pour l’improvisation dans la préparation ! Ensuite, il faut connaître le monde du mariage, ses codes, ses métiers, etc., mais c’est pour mieux s’en détacher à mon sens, et proposer aux futurs mariés la cérémonie qui leur ressemble, avec la dose juste de fantaisie et d’originalité au milieu des traditions qu’ils souhaitent respecter. L’écoute et la curiosité, la créativité et l’empathie, la discrétion, l’amour des gens… autant de qualités qui me semblent importantes pour exercer ce métier.
Et dans mon cas particulier, la maîtrise des langues étrangères, à l’écrit comme à l’oral, est la base sur laquelle je m’appuie pour réaliser des textes bilingues pour des cérémonies jamais ennuyeuses : on passe d’une langue à l’autre avec fluidité, sans répéter les mêmes anecdotes mais en donnant dans les deux langues les informations les plus importantes. Chacun doit tout comprendre, quelle que soit sa langue, mais ne jamais s’ennuyer, même s’il est bilingue ! Hors de question de traduire mot à mot chaque phrase de mes cérémonies : je veux susciter des sourires aux lèvres, des larmes à l’œil, des regards de bonheur, et surtout pas de bâillements !
Coordonnées : Céline Larigaldie 06 20 61 37 69 et www.ceremonies-de-mariage.fr
